DR
DR
DR
DR
DR
DR
DR
DR
DR
DR

Godard, Visconti, Alexandre Arcady : les films de Roger Hanin

Godard, Visconti, Alexandre Arcady : les films de Roger Hanin

Roger et nous

<strong>Roger Hanin</strong> est mort aujourd'hui à 89 ans : l'Histoire, cette grande injuste, retiendra de lui son incarnation du commissaire <strong>Navarro</strong> à la télé mais Roger a été bien plus que ça : il a traversé tout le cinoche français des années 50 aux années 80, en alternant des films d'action et des oeuvres signées <strong>Jean-Luc Godard</strong>,<strong> Claude Chabrol </strong>ou <strong>Luchino Visconti</strong>. Petit tour d'horizon.

La Valse du Gorille (1959)

En 1959, Roger Hanin épouse la productrice Christine Gouze-Rénal. C?est elle qui a lancé une série de films autour du personnage d?Antoine Dominique, Geo Paquet dit le Gorille. Ces films d'espionnage étaient prévus pour Lino Ventura, mais après un premier opus, l?acteur quitte l?aventure. Roger Hanin devient Geo pour deux films, La Valse du Gorille (1959) et Le Gorille a mordu l'archevêque (1962). Aussi massif et physique que Ventura, mais plus latin Lover, Hanin n?égale pas Ventura mais installe son personnage de James Bond franchouillard.

A bout de souffle (1959)

Oui, Roger a joué chez JLG. Dans <em>A bout de souffle</em>, où il fait juste une apparition dans le rôle de Carl Zombach -un second rôle qui montre que l'acteur (qui avait déjà une vingtaine de films à son actif et venait de faire La Valse du Gorille) n'hésitait pas dans la décennie de ses débuts à se tourner vers des projets beaucoup moins mainstream comme cet étendard de ce qu'on appelait pas encore la Nouvelle vague.

Le Tigre aime la chair fraîche (1964)

Comme un écho à ses Gorilles, Hanin endosse une fois de plus la panoplie de l?agent secret musculeux dans les aventures du Tigre. Mais sous la direction de Chabrol, cette série devient une parodie à mi-chemin entre le serial langien, la BD et le thriller fifties. Roger joue Louis Rapière dit le Tigre dans Le Tigre aime la chair fraîche (1964) et Le Tigre se parfume à la dynamite (1965). Entre-temps, il aura tourné chez Chabrol dans Marie-Chantal contre le Docteur Ka.

Rocco et ses frères (1960)

Encore un second rôle pour un très grand cinéaste : Visconti, qui lui donne le rôle de Morini, celui qui semble entraîner le boxeur Simone (l'un des frères du titre) dans la voie du crime et de la corruption. Un rôle fugace mais puissant.

Le Grand Pardon (1981)

En 1979 un jeune cinéaste pied noir, Alexandre Arcady, lui propose un rôle de père rapatrié d'Algérie dans Le Coup de sirocco. Roger Hanin trouve une nouvelle place dans le cinéma français, celle du vétéran, de l?ancêtre pied noir. Rôle qu?il va consolider en devenant un Don Corleone juif et pied-noir dans Le Grand Pardon. Relecture du Parrain, variation franco-algérienne des histoires de mafieux, Le Grand Pardon impose définitivement l?image de Hanin comme patriarche bonhomme, qui ne le quittera plus. Une suite en 1992.

Train d'enfer (1985)

En plein milieu des 80's Hanin réalise son troisième film, après le polar Le Protecteur (1973) où il a dirigé Bruno Cremer (oui, Navarro a dirigé Maigret) et la comédie d'espionnage Le Faux-cul (1975). Roger fera le polar années 30 La Rumba en 1986, et la chronique familiale Soleil en 1997. Et donc, Train d'enfer ? Un film anti-raciste proclamé haut et fort, inspiré d'une histoire varier, où un flic (Hanin himself) enquête sur un crime haineux commis dans un train. Sorti en janvier 1985, le film se connectait avec l'actu : le printemps suivant verra l'année de la création de S.O.S. Racisme, de Touche pas à mon pote.

La Marche sur Rome (1962)

Dino Risi emploie Roger Hanin a une époque où le cinéma italien puisait largement ses castings à l'international (Noiret, Blier ont souvent tourné en Italie). Dans la lignée de son rôle de Rocco et ses frères, Roger joue le rôle du capitaine Paolinelli, qui, en 1922, convaint le héros Domenico (Vittorio Gassman) de rejoindre le parti fasciste qui fait une démonstration de force sur Rome.

Roger Hanin est mort aujourd'hui à 89 ans : l'Histoire, cette grande injuste, retiendra de lui son incarnation du commissaire Navarro à la télé mais Roger a été bien plus que ça : il a traversé tout le cinoche français des années 50 aux années 80, en alternant des films d'action et des oeuvres signés Jean-Luc Godard, Claude Chabrol ou Luchino Visconti. Petit tour d'horizon.