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Guillaume Depardieu vient de décéder d'une pneumonie foudroyante et le cinéma français vient de perdre l'un de ses acteurs les plus fous et les plus sauvages. Fils du monstre sacré Gérard Depardieu et de l'actrice Elisabeth Depardieu, Guillaume Depardieu était entré dans le métier un peu par effraction en passant donc par la case prison... Trafic d’héroïne, prison, amours célèbres, condamnation pour détention d'armes, menaces : sa vie a longtemps ressemblé à celle d’un gangster, sinon d’un personnage des films qu’il jouait. Lorsqu'en 95, un accident de moto lui coute une jambe, cela ne l'arrête pas pour autant et l'acteur continuera d'exercer son métier avec passion et fougue... Le problème c'est justement que son casier judiciaire a souvent occulté son travail. Or Guillaume avait un talent d'acteur et une violence intérieure qui n'avait rien à envier à celle de son père. Souvent sous-estimé, longtemps ostracisé par un milieu dont il ne respectait pas les règles, Guillaume Depardieu a mis du temps à imposer son talent brut. Pourtant, des comédies de Pierre Salvadori (Cible Emouvante, Comme elle respire ou Les Apprentis où il campe des losers magnifiques) aux cinémas d'auteurs de Bonnello ou Leos Carax, il avait su tracer une voie atypique et courageuse. César du meilleur espoir en 1996 pour Les Apprentis, fulgurant dans Pola X, Depardieu Jr aura traversé le cinéma en incarnant le plus souvent des individus à la marge: voleur, rebelle, chef de secte (comme dans le récent De La Guerre) il était à l'écran comme à la ville : sauvage, instinctif et libre. Voir la biographie de Guillaume Depardieu