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Sur les lieux du tournage de la suite d’Independence Day, rencontre avec Jeff Goldblum et le reste du casting. Un blockbuster qui pourrait faire passer l’original pour du pipi de chat.

Base lunaire de l’alliance terrienne. Vingt ans après les événements tragiques du 2 au 4 juillet 1996, l’humanité a pris les choses en main et construit ce lieu militarisé où grouillent les soldats et autres pilotes d’avions de chasse. Des véhicules désormais dopés par les restes de technologie que les aliens ont laissé sur Terre après leur défaite. Devant des fonds bleus massifs et des reproductions à l’échelle d’engins spatiaux, Roland Emmerich et ses équipes s’affairent dans l’un des immenses hangars plantés au milieu du désert d’Albuquerque, au Nouveau-Mexique. Nous sommes fin juin 2015, le tournage d’Independence Day Resurgence a commencé dans ces studios il y a plusieurs semaines et le timing est serré : une post-production intense s’annonce déjà.

Durant deux décennies, "la Terre entière a vécu dans la peur et le traumatisme, trois milliards de personnes sont mortes lors des événements du premier", résume Sela Ward, qui incarne la présidente Landford, première femme à occuper ce poste dans cet univers. "C’est très excitant à jouer. Mais son travail est très différent de ce que l’administration précédente a eu à gérer". Pour se préparer à un possible retour des extraterrestres, tous les pays du monde ont décidé de marcher main dans la main. Saine idée : énervés comme jamais, les petits hommes verts vont débarquer armés jusqu’aux dents, bien décidés cette fois à en découdre. 

Independence Day Resurgence
20th Century Fox

"L’histoire se déroule les 2, 3 et 4 juillet. Et le gros des événements se passe le 4, partout dans le monde et dans l’espace", explique Jeff Goldblum, de retour dans la peau de David Levinson. "Et je suis à la tête de la Earth Space Defense", une organisation qui rassemble les nations sous la même bannière. En expert de la question alien, il travaille en relation étroite avec le gouvernement des États-Unis, où se trouve le QG mondial. 

À Washington, la Maison-Blanche a été reconstruite et semble encore plus massive, alors que Air Force One s’est pris un shoot de technologie alien. Sur des artworks disséminés dans les bureaux du chef décorateur Barry Chusid, on découvre le Washington Monument entouré de bateaux échoués, signe que les extraterrestres n’ont pas lésiné sur les moyens lors de leur nouvelle attaque… Des E.T. qui pourraient prendre cette fois différentes formes et tailles, comme des dessins de production nous l’ont laissé entendre. "Je ne peux rien vous dire là-dessus, c’est top secret", lâche Chusid dans un sourire.

"On sera pour toujours les mecs qui ont fait Independence Day"

En voyant l’impressionnante machine hollywoodienne en action, difficile de réaliser qu’Independence Day Resurgence a mis pratiquement vingt ans à voir le jour, malgré un box-office record de plus de 800 millions de dollars pour l’original. 

Pensé à la fois comme une suite fermée et une potentielle ouverture vers un univers plus vaste façon Marvel Studios, le script de Resurgence a connu un développement très chaotique. Après une première version post 11- Septembre ratée de l’aveu même de Dean Devlin, co-scénariste et producteur ("Des extraterrestres différents débarquaient, des non-violents… Ça ne fonctionnait pas"), les choses se sont débloquées vers 2008. "Quand on bossait sur 2012, Roland a commencé à avoir des idées, à voir des images bien précises dans sa tête", se souvient Devlin.  


"Cela faisait près de douze ans qu’on n'avait pas travaillé ensemble mais pendant un dîner, il m’a dit un truc qui m’a marqué : ‘Tu sais Dean, au moment de notre mort, on sera pour toujours les mecs qui ont fait Independence Day. Pourquoi on n’essaierait pas vraiment de faire une suite, un truc qui en vaille la peine ? Si on n’y arrive pas, tant pis’. On est parti à Palm Springs et c’était exactement comme à l’époque. En quelques heures, on avait enfin trouvé ce qu’on voulait faire. Le script a été écrit dans la foulée et on ne l’a apporté aux gens de la FOX que quand il a été terminé. Ils ont adoré".

Independence Day Resurgence : "Attendez de voir ce qui arrive à la Maison-Blanche !"

L’absence de Will Smith et l’arrivée de Charlotte Gainsbourg

Prévu au départ dans le scénario, le personnage de Will Smith a été rayé de la carte après que l’acteur a décidé de ne pas donner suite. "Un vrai coup dur" selon Dean Devlin et une déception pour Vivica A. Fox, qui jouait sa femme dans Independence Day et reprend le rôle dans cette suite. "Will Smith est génial. Ce serait stupide de dire qu’il ne me manque pas. Mais il nous a donné sa bénédiction. Et à travers le film, on ressent la présence de son personnage, Steven Hiller. Il est parti mais on ne l’a certainement pas oublié". 

Mais l’absence de Smith a également été l’occasion d’introduire de nouveaux personnages, qui n’auraient pas eu la place de s’exprimer si la star avait été là. Comme Jessie Usher, qui joue Dylan Hiller, le fils du colonel du même nom. "Dylan a grandi dans les pas de son père, il est aussi pilote, chef d’escadron", confie le jeune acteur qui partage l’affiche avec Maika Monroe (It Follows), la fille de l’ancien président Whitmore (Bill Pullman) dans le film. "Nos parents étaient les personnes les plus connues de la planète après l’événement du premier. Ils ont grandi en entendant toujours parler de leurs parents. Ça les énerve un peu mais ils se débrouillent". 

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Autre recrue de choix, Liam Hemsworth, qui semble avoir un rôle décisif dans Resurgence. "Je joue Jake Morrison. Ses parents ont été tués durant la première attaque. Il a grandi dans un orphelinat et a rejoint l’armée. Il est devenu pilote de chasse, chez les meilleurs. C’est un type intelligent mais il pris une mauvaise décision durant un événement et a été envoyé sur la Lune, pour travailler sur un Moon Thug, une sorte de chariot élévateur" volant. 

"Et sous savez qui est dans le film ?", demande Jeff Goldblum. "Charlotte Gainsbourg. On a des scènes ensemble, on a une sorte de romance. Je ne veux pas trop en dire, mais elle est merveilleuse. Je sais que vous l’aimez en France. Une des meilleures actrices, personnes et musicienne sur la planète selon moi".

Patriotisme exacerbé et barbecues

La thématique de l’unité face à l’horreur sera toujours le moteur du scénario mais le casting nous promet un film moins américano-centré. Comme tous les pays auront leur mot à dire sur la stratégie à employer pour renvoyer les aliens chez eux, les discordances seront légion. "Stratégiquement, c’est beaucoup plus compliqué" de mettre tout le monde d’accord, assure Bill Pullman, qui a accepté de reprendre le rôle parce qu’il savait "que ça allait être différent, pas seulement un reboot de personnage. On touche à des choses assez profondes". 

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Pour Vivica A. Fox, "ce que les gens préfèrent avec Independence Day, c’est que ça vous fait vous sentir patriote, fort (…) Les aliens sont de retour. Mais on est plus balèzes et on va encore leur botter le cul !". Brent Spiner, le scientifique à la touffe improbable du premier, miraculeusement toujours en vie ("les aliens lui ont fait des choses"), estime que cette suite évoque la capacité de l’humanité à "être à la hauteur de l’événement, du challenge, quel qu’il soit". Et s’il reconnaît le patriotisme exacerbé de l’original, il assure que "celui-ci est plus mondial. Ça se passe tout autour de la planète, tout le monde est impliqué. Je vais vous dire : à la fin de ce film, vous ferez des barbecues en France le 4 juillet !" Préparez les burgers, l’invasion commence chez nous le 20 juillet 2016. 

François Léger (@FrancoisLeger)