Montage Abaca

Le boss de Miramax voulait un seul film de 2h !

Avant de s’associer à New Line Cinema pour réaliser la trilogie du Seigneur des anneaux, Peter Jackson avait commencé à développer son adaptation des romans de J. R. R. Tolkien avec Miramax. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça ne s’est pas bien passé du tout.

Dans un nouveau livre consacré aux coulisses de la trilogie, le célèbre auteur et critique de cinéma britannique Ian Nathan (à qui l’on doit Alien, Genèse d’un mythe ou Les frères Coen, 30 ans de films cultes) revient sur le conflit qui a opposé le réalisateur à Harvey Weinstein pendant la préparation du projet. Et revient notamment sur la fois où Jackson s’est retrouvé dans un bras de fer avec Weinstein.

D’après les bonnes feuilles publiées par le Guardian, Peter Jackson prévoyait à l’époque de réaliser deux films à partir de l’œuvre de Tolkien. C’était encore trop pour Harvey Weinstein qui voulait lui un seul film de deux heures, ce qui créa un profond désaccord avec Jackson. En retour, Weinstein a tout simplement menacer de le virer du projet et de le remplacer par Quentin Tarantino (ou John Madden, le réalisateur de Shakespeare in Love).

Le Seigneur des Anneaux : 500 millions de dollars pour les 2 premières saisons ?

"Harvey disait : ‘soit tu fais comme ça, soit tu ne feras rien. Tu dégages. Et j’ai Quentin qui est prêt à le réaliser’", raconte le producteur Ken Kamins dans le livre de Ian Nathan. Jackson reçut un même un mémo de Miramax lui recommandant d’adopter une "approche plus radicale et rationnalisée". Le script version Miramax, taillé pour obtenir un film de deux heures, excluait des scènes aussi épiques que le combat entre Gandalf et le Balrog ou la bataille du Gouffre de Helm !

"C’était la garantie de décevoir absolument tous les lecteurs des livres", explique Peter Jackson à Ian Nathan. Heureusement, le cinéaste n’a pas flanché face à Weinstein, et ce dernier a même fini par le laisser aller vendre son script ailleurs. La suite, on la connaît. Le Seigneur des Anneaux qu’il a signé chez New Line Cinema a été un immense succès en salles et s’est imposée comme un monument de l’heroic fantasy. Avec à la clé un Oscar du meilleur réalisateur pour Jackson.