Le choix de Première: The Magdalene Sisters de Peter MullanCeux qui connaissent Joni Mitchell ont déjà entendu parler des Magdalene Sisters : “Femmes déchues / Condamnées aux corvées sans rêve / Pourquoi nomme-t-il ce lieu impitoyable / Notre-Dame de Charité ? O, charité !” chantait-elle dans Magdalene Laundries.Le deuxième film de Peter Mullan, après Orphans, restitue la violence de ces institutions religieuses qui accueillaient des adolescentes orphelines, des filles-mères, des prostituées, des jeunes femmes violées, placées dans ces maisons de redressement par leurs parents. Le film se passe dans les années 60 et se concentre sur trois jeunes femmes fraîchement arrivées dans une "blanchisserie", ignorantes des fautes qu'on leur reproche et de la durée de leur incarcération. Harcelée par sister Bridget, la générale à cornette détraquée de cette armée de misérables lessiveuses, le trio affronte les brimades, la folie, les coups, la veulerie. La bonté ecclésiale s'inverse vite en perversion sadique. En plus de sa charge contre le puritanisme irlandais, Mullan signe un film virtuose doté de la séquence d’ouverture la plus tuante (un viol abject, muet, terrifiant). Surtout, il privilégie l’approche humaine et fuit tout didactisme. Comme le notait Premiere à l’époque : “pour soulever la triple chape de plomb de la connerie pseudo morale et de ses alibis religieux, Mullan fuit les lourdeurs du film à thèse et privilégie la notation intimiste, la description clinique d’un quotidien devenu torture. La mise en scène, sèche et précise, enregistre impassiblement l’effroi...” Avec ces Magdalenes Sisters, un cinéaste était né, héritier du Ken Loach sixties, où le discours se mariat avec une science du cinéma exalté. Et s’il n’a pas encore retrouvé le niveau de ce chef d’oeuvre âpre et rugueux, Mullan continue sur sa lancée et reste un type à suivre. The Magdalene Sisters ce soir à 20 heures 40 sur TévaDe battre mon coeur s'est arrêté de Jacques AudiardAvant Un Prophète, avant De Rouille et d’os, Jacques Audiard avait signé ce polar implosif, remake du film énervé de James Toback avec un Harvey Keitel défoncé et schizo. Fantômes, règlements de compte, émancipation : Audiard emmene le polar dans le registre du thriller psychologique et invente un genre en soi... Prophétique, forcément.De battre mon coeur s’est arrêté ce soir à 20 heures 45 sur 13ème rue4 mariages et un enterrement de Mike NewellCharles, 32 ans, célibataire, joue les témoins à une énième noce bon chic bon genre. Mike Newell subvertit la comédie sentimentale classique et transforme la love story en étude de moeurs. Splendide leçon de sentimentalisme sec et d'académisme british, 4 mariages est le must de la rediffusion télé. Doit-on préciser que 4 Mariages et 1 enterrement n'est pas un chef-d'oeuvre ? 4 mariages et un enterrement ce soir à 20 heures 50 sur W9Et aussi:France Boutique à 20 heures 50 sur TF6Bliss à 20 heures 40 sur Ciné+ EmotionCatwoman à 20 heures 40 sur Ciné+ Frisson