Rétrospectivement, il y a quelque chose de frustrant à avoir rencontré Andy Serkis quelques jours à peine avant l'annonce du casting officiel de l'Episode 7 de Star Wars, dans lequel il jouera aux côtés de Max von Sydow, Adam Driver, John Boyega, Harrison Ford... Mais comme la nouvelle bande-annonce le prouve  (vous pouvez la voir ici) : La Planète des singes : L'Affrontement promet d'enterrer le premier volet du reboot de La Planète des singes. Et vu ce qu'accomplit ce comédien polymorphe, c'était tout de même l'occasion rêvée de lui poser quelques questions sur sa nouvelle incarnation simiesque.Les extraits de La Planète des singes : L'Affrontement tranchent beaucoup avec le premier volet. Comment décririez-vous la différence entre les deux films ?C'est une histoire bien plus épique. On a tourné dans des décors naturels... Le premier film était beaucoup en intérieur, et finalement, c'était très intimiste. Là, c'est une vue d'ensemble, beaucoup plus large. On prend surtout les deux côtés de l'histoire ici : ce n'est plus seulement un film centré sur les singes, ou seulement centré sur les humains. D'une certaine façon, ce n'est pas un film post-apocalyptique, mais plutôt une histoire pleine d'optimisme : est-ce que les deux camps peuvent vivre ensemble ?Dix ans séparent les événements de cette histoire de celle du premier film. Comment César a-t-il évolué ?César a grandi et comme il a libéré les singes, c'est à lui que revient la responsabilité de les garder tous ensemble, même s'ils sont différents : il y a des orangs-outans, des chimpanzés, des gorilles. Sa tâche consiste à conserver la paix et l'harmonie qui règnent entre eux. En fait, son meilleur moyen d'y arriver -et d'ailleurs il ne l'admet que secrètement-, c'est d'utiliser sa part d'humanité, celle avec laquelle il a grandi. Certains aspects de sa façon de penser, hérités de son "éducation" chez les hommes, certaines valeurs comme la connaissance, le pouvoir et même des idées comme "l'union fait la force"... Ce sont des choses qu'il veut imposer, comme les lois pour la "société" qu'il a organisée. C'est une communauté pacifique, et ça a l'air de marcher. Une nouvelle génération de jeunes singes a grandi entretemps, avec différents styles de langage, différentes façons de communiquer. Tout semble bien se passer, jusqu'à ce que les humains arrivent...Quelle est la relation entre César et son fils ? La période ado est toujours difficile.Oui, c'est une relation très compliquée ! Son fils River, qu'on appelle maintenant Blue Eyes, est l'archétype de l'adolescent. Il veut montrer à son père qu'il est désormais assez mature pour prendre des décisions et diriger le groupe. Évidemment, il fait souvent des erreurs et cela crée une forme de distance avec son père... Il prend des mauvaises décisions. De très, très mauvaises décisions. Du coup César est forcé de le remettre dans le droit chemin. Leur relation est très émouvante. On peut d'ailleurs la voir comme le miroir des rapports entre Malcolm [Jason Clarke] et son fils [Kodi Smit-McPhee].Connaissant le caractère de César, on l'imagine mal devenir un chef de guerre dans cette suite...Il ne devient jamais un chef de guerre. Il devient même plutôt un combattant de la paix, si on veut. Son idée, c'est de parier sur le long terme, et de trouver un moyen de maintenir la paix entre tous. Entrer en guerre signifierait la fin de son espèce et il le sait.A l'exception de Gollum, César est-il votre plus gros challenge de performance capture ? C'est à la fois une "créature" qui parle mais toujours un animal comme les autres...Oui, ça a été très difficile, et c'était un gros défi. King Kong était également un vrai défi parce qu'il fallait faire passer les émotions sans aucune réplique... Mais c'est vrai que la façon dont César s'exprime, en utilisant à la fois le langage humain et celui des singes, est unique. Il faut mettre à plat toutes ses émotions et son intelligence pour les présenter au spectateur, c'était un exercice très enrichissant.D'après vous, jusqu'à combien de films peut aller cette nouvelle saga ?C'est une bonne question ! On va dire qu'il y avait cinq films dans la saga d'origine, comme vous le savez. Du coup, je ne peux pas vraiment vous donner de réponse trop précise, mais on a de la marge. Ce qui est sûr, c'est que vu la chronologie, à un moment, dans peut-être deux, trois, ou cinq ans, on se retrouvera au niveau de l'histoire du tout premier film d'origine : une planète vraiment dirigée par des singes.Donc l'histoire se poursuivrait vraiment jusqu'à ce qu'on arrive à la situation équivalente du 1er film...... L'équivalent du film de 1968, tout à fait.Les câlins de James Franco ne vous ont pas trop manqué ?Ah ah, oui, j'adorais les rapports avec son personnage dans le premier film, en plus on est devenus très proches sur le tournage, c'est vraiment devenu un ami. Du coup pour ce nouvel opus, c'était un peu triste de voir qu'il n'était plus là... enfin, dans cette suite en tout cas. On ne sait jamais... (sourire)Il pourrait vraiment revenir ?Ah, qui sait ? Mystère.Du coup dans ce film, César se rapproche avant tout de Malcolm ?Malcolm devient vraiment celui à qui César accorde sa confiance, oui. Au beau milieu de son groupe d'humains, c'est avec lui que la connexion se fait. Leurs rapports deviennent vraiment complexes, parce qu'ils essaient de s'entraider, chacun veut aussi aider les siens à survivre, ils veulent éviter l'engrenage de la violence qui pourrait mener à un conflit. Et pour ce faire, ils se mettent tous les deux en danger. Il y a un grand respect entre ces deux personnages.Ce serait lui le "nouveau" James Franco dans cette histoire.Exactement.Interview Yérim SarBande-annonce de La Planète des singes : L'Affrontement :