Tour d'horizon des meilleurs détournement d'affiches des films en compétition, de Vice à First Man en passant par Roma.
Comme chaque année, la très sérieuse course aux Oscars est aussi prétexte au détournement. Le site britannique The Shiznit en a fait sa spécialité en tournant en dérision les affiches des films sélectionnés. Entre humour décapant et satire politique, nous avons classé les meilleurs détournements.
7. La Favorite (10 nominations)
Il ne faut pas être bilingue pour comprendre ce message limpide comme de l'eau de source. La nouvelle excentricité du cinéaste grec Yorgos Lanthimos raconte l'histoire de la reine Anne d'Angleterre (Olivia Colman) et de sa relation avec ses prétendantes. Une fresque étrange, rythmée par les courses de canards et les massages aux herbes thérapeutiques. "On peut dire que ce film est bizarre juste par la police d'écriture", scande l'affiche, même si le film reste le moins loufoque de la filmographie du réalisateur de The Lobster et de La mise à mort du cerf sacré.
6. Roma (10 nominations)
"Un genre de merde différente par rapport aux autres films originaux Netflix". Le grand favori des Oscars n'est pas épargné dans cette affiche qui le compare à un remake mexicain et austère de Mary Poppins. Pas de parapluies volants ni de pouvoirs magiques pour Cléo, cette servante d'une famille aisée du Mexico des années 70. Son destin tragique, sublimé par un noir et blanc classieux, promet au moins d'être plus réussi que les innombrables collaborations entre Netflix et Adam Sandler.
5. A Star Is Born (8 nominations)
Cette citation universellement compréhensible fait référence à l'extrait du film où Ally (Lady Gaga) chante sous les projecteurs de Saturday Night Live. La diva interprète une chanson à l'instrumentation pop et à la prose délicate qui entre dans le vif du sujet par : "Pourquoi tu as l'air si beau dans ce jean, pourquoi t'es tu approché de moi avec des fesses comme ça". Une invitation poétique au flirt et à la romance qui n'a malheureusement pas réussi à faire décrocher une nomination pour la meilleure musique au film de Bradley Cooper. Quel dommage...
4. Vice (8 nominations)
Christian Bale avait créé la sensation lorsqu'il avait remercié Satan de l'avoir inspiré pour son rôle de Dick Cheney, son Golden Globe du meilleur acteur dans la main. Les rires étouffés de l'assistance ne masquaient pas la gêne ambiante face au constat politique actuel. "Je n'avais aucune idée que la sphère politique américaine était si incapable et corrompue ! Merci Adam McKay", peut-on lire sur l'affiche jaune canari en référence à la situation dystopique en voie de normalisation. Au moins, on aura plus de films de sa part.
3. Green Book, Sur les routes du Sud (5 nominations)
Green Book, célébré en avance comme le vainqueur des Oscars, pourrait finalement passer à côté du Graal. Certains mettront cela sur le compte des innombrables polémiques, notamment les anciennes habitudes exhibitionnistes de Peter Farrelly, l'utilisation du "N Word" par Viggo Mortensen en conférence de presse, le tout saupoudré de tweets islamophobes du scénariste Nick Vallelonga. Une multitude de scandales qui n'a pas aidé la promotion de cette bête à trophées, déjà critiquée pour sa réécriture de l'histoire et son académisme.
2. First Man (4 nominations)
L'absence du célèbre planté de drapeau dans First Man a affolé les inconditionnels du patriotisme américain, jusqu'à faire réagir Buzz Aldrin, certainement jaloux d'avoir marché en deuxième sur Lune. Le biopic de Damien Chazelle sur la vie de Neil Armstrong ne manque pourtant pas de "star-spangled banner" puisque le drapeau aux 50 étoiles apparaît pas moins de 18 fois au cours du film. Visiblement pas assez pour les détracteurs du film, persuadés que l'oubli de la scène était une ruse pour populariser le film outre-Atlantique.
1. Bohemian Rhapsody (5 nominations)
Bohemian Rhapsody est le grand vainqueur, non seulement parce qu'il repartira certainement bredouille le 25 février prochain, mais également pour ce pied de nez adressé au réalisateur Brian Singer. Le metteur en scène de Usual Suspects est accusé d'avoir agressé sexuellement plusieurs jeunes hommes comme le révèle l'article conséquent publié dans le magazine The Atlantic. D'horribles allégations qui, contrairement à ces autres affiches, n'ont rien à voir avec une blague.
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