Un sac de billes de Jacques Doillon
AMLF

L’adaptation du best- seller de Francis Joffo et plus grand succès de toute la carrière de Jacques Doillon est à l’honneur ce soir de « Place au cinéma » sur France 5, présenté par Dominique Besnehard

La première adaptation d’un best- seller culte

Un sac de billes est au départ un récit autobiographique où Joseph Joffo racontait la fuite en 1942 de deux enfants d’un coiffeur juif parisien pour passer la ligne de démarcation, rejoindre la zone libre et retrouver le reste de leur famille. Refusé au départ par plusieurs maisons d’édition, son manuscrit était tombé dans les mains d’un certain Jean- Claude Lattès, alors débutant, qui lui a suggéré de s’adjoindre les services de Claude Klotz (le pseudo de Patrick Cauvin, le futur scénariste du Mari de la coiffeuse) pour parfaire la qualité littéraire du récit. Un choix judicieux puisque publié en 1973, Un sac de billes se vendra à plus de 20 millions d’exemplaires en France et dans le monde. Et il donnera lieu à une suite Baby- foot en 1977 et un prologue, Agates et calots, vingt ans plus tard.

Jacques Doillon, doublement parrainé

Un sac de billes est le troisième long métrage de Jacques Doillon mais son premier film de commande. Grand admirateur des Doigts dans la tête (son précédent long métrage, récit d'une éducation sentimentale et politique s'inscrivant dans l'héritage de la Nouvelle Vague), François Truffaut avait conseillé à Claude Berri - co- producteur d’Un sac de billes avec Christian Fechner - de le regarder toutes affaires cessantes. Et tout aussi conquis, Berri a donc dans la foulée décidé de confier à Doillon l’adaptation du roman de Joffo

L’entrée en cinéma de Dominique Besnehard

Un sac de billes tient une place toute particulière dans le cœur du présentateur de « Place au cinéma », Dominique Besnehard. Ce film marque en effet son entrée dans le monde du cinéma sous le parrainage donc de Jacques Doillon. Qui, alors que la production désirait un stagiaire muni d’un permis de conduire, a imposé ce jeune homme alors âgé de 20 ans, tout juste sorti de la Rue Blanche et qu’on lui avait présenté à l’issue de la projection de Des doigts dans la tête, bien que non détenteur de ce fameux sésame. Et il lui confie même une apparition en moniteur devant sa caméra. Un sac de billes marque le début d’une longue et fructueuse collaboration entre les deux hommes où pendant 10 ans, Dominique Besnehard sera le premier assistant de Doillon en charge de ses castings avec le talent et la passion que l’on connaît.

Une monteuse hors pair

Un sac de billes marque la troisième des six collaborations de Jacques Doillon avec Noëlle Boisson, sa compagne de cette époque et mère de sa fille Lola. Une monteuse récompensée par la suite de pas moins de 4 César pour Qu’est- ce- qui fait courir David ? en 83, L’Ours en 89, Cyrano de Bergerac en 90 et Deux frères en 2005. Très éclectique, Noëlle Boisson a aussi bien monté Les Bronzés que L’Année du dragon ou Jean de Florette.

Un remake en 2017

Dans la foulée de l’immense succès d’édition du livre, Un sac de billes a valu à Jacques Doillon ce qui reste à ce jour le plus gros succès de sa carrière avec 1 286 627 entrées (loin devant Le Petit criminel). Quarante deux ans plus tard, en 2017, Christian Duguay, le réalisateur de Jappeloup, en signera un remake avec notamment Patrick Bruel, Elsa Zylberstein, Christian Clavier et Kev Adams. Il réunira 1 317 033 spectateurs.