Edith Scob au Festival de Cannes 2012
Edith Scob au Festival de Cannes 2012 / Abaca

L’inoubliable interprète des Yeux sans visage s’est éteinte à l’âge de 81 ans.

Son dernier rôle aura donc été celui de la grand-mère de Joséphine Japy dans Mon Inconnue de Xavier Gélin, sorti en avril. Edith Scob s’en est allée discrètement, à l’image d’une carrière féconde marquée du sceau de l’exigence qui ne lui aura pas apporté une notoriété publique considérable mais l’incommensurable estime de la profession.

Curieuse de tout
Révélée en 1960 par le rôle inoubliable d’une jeune femme défigurée dans Les yeux sans visage de Georges Franju, Édith Scob aurait pu être l’une des actrices majeures de la décennie qui s’ouvrait, celle de la Nouvelle Vague dont Franju était l’un des inspirateurs. Au lieu de ça, cette actrice atypique, au profil et au physique proches d’une Delphine Seyrig, préféra se partager entre théâtre, télévision et cinéma sans autre plan de carrière que de travailler auprès de metteurs en scène aux univers singuliers : outre Franju, son mentor, Luis Buñuel (La voie lactée), Jean-Daniel Pollet, Raoul Ruiz (son autre mentor), Andrzej Zulawski, Leos Carax (on n’oubliera pas son apparition dans Holy Motors)... Exigeante mais pas snob, elle tournera aussi au tournant du nouveau siècle dans Le Pacte des Loups, Vidocq ou La mentale, prouvant son appétit pour les expérimentations en tous genres.