Andy Serkis
Hosain Munawar/Startraks/ABACA

Comme Abraham Lincoln, par exemple.

TMC rediffusera ce soir La Planète des singes : Suprématie, le troisième volet de la saga à succès portée par Andy Serkis en César, le leader des singes en quête de liberté. Lui qui a bluffé tout le monde en incarnant Gollum, le Capitaine Haddock ou ce personnage clé de la trilogie La Planète des singes est une nouvelle fois revenu sur la révolution que représente là performance capture auprès de Total Film, au moment où Le Seigneur des Anneaux s’apprête à fêter ses 20 ans.


La Planète des singes - Suprématie, l'ultime combat [critique]

"En performance capture, la manière d’enregistrer les mouvements du visage évolue tout le temps, considère le comédien et metteur en scène. Les détails, les nuances, le jeu de l’acteur qui donne le point de départ de l’animation, la transposition de cette performance réelle en création numérique… On se rapproche de plus en plus du 'vrai'. Certains l’ont bien vu avec La Planète des singes, par exemple, mais même dans Le Hobbit, Gollum a été créé à un autre niveau (que dans Le Seigneur des anneaux, ndlr). Des gens m’ont critiqué par le passé pour avoir dit que c’était comme du maquillage digital, mais c’est en train de devenir cela. Je pense que vous pourrez bientôt incarner un personnage historique à partir de ses archives photographiques, et ainsi porter le vrai visage d’Abraham Lincoln, plutôt qu’un masque fabriqué, sculpté.

En 2019, Andy Serkis avait déjà fait part de cette idée en ajoutant que le développement d’une telle technologie pouvait entraîner des questions éthiques. "Ce sera la fin des castings stéréotypés, jugeait-il. Cela pourrait représenter une bonne opportunité pour des acteurs handicapés de jouer des valides. Il sera également possible pour un acteur de couleur de jouer Abraham Lincoln, ou pour moi, un homme blanc issu de la classe moyenne, d’interpréter Martin Luther King. Cela pose des questions éthiques. La diversité, c’est quelque chose de très important, alors je comprends que ce sujet soit sensible."

Pour Andy Serkis, la performance capture soulève des questions éthiques

La question se pose de plus en plus à Hollywood, où de nombreux acteurs ont déjà été rajeunis avec leur accord (des personnages clés de Star Wars ou de Marvel, par exemple), mais parfois, certains ont pu être ressuscités avec l’autorisation de leurs descendants, à l’image de Peter Cushing, qui est décédé en 1994, mais réapparaissait dans Star Wars : Rogue One, en 2016, grâce à ce type d’effet spécial. Les figures de Marilyn Monroe ou de Steve McQueen ont déjà été employées pour des publicités, longtemps après leur mort, et des cinéastes rêvent d’utiliser cette technologie pour tourner un film entier avec des stars emblématiques de Hollywood (George Lucas a sérieusement étudié la question en 2010, notamment). Pour éviter cela, certains comédiens ont fait stipuler dans leur testament qu’ils ne voulaient pas que leur image soit recrée de cette manière après leur disparition, comme Robin Williams, par exemple.

L’évolution de la performance capture racontée par Andy Serkis