Tarantino parle encore de sa retraite : "Je serais très heureux de terminer sur Once Upon a Time in Hollywood"
Abaca

Quant à son "pire", il désigne Boulevard de la Mort, totalement incompris selon lui à sa sortie.

"Pendant des années, on m'a posé la question, et je répondais quelque chose dans ce genre-là : 'Oh, vous savez, mes films sont comme mes enfants...' Mais je pense vraiment à présent qu'Once Upon A Time... in Hollywood est mon meilleur film."

Ça a le mérite d'être clair ! Revenant sur sa carrière au sein du podcast Sirius XM, à l'occasion de la sortie en librairies de son nouvel ouvrage intitulé Cinema Speculation, Quentin Tarantino a enfin ouvertement cité le film qu'il préfère dans toute sa filmographie. Et il ne s'agit ni de Reservoir Dogs, ni de Pulp Fiction, ni de Kill Bill, qui sont pourtant très populaires auprès du public. Sorti en 2019 au cinéma, son dernier film est un hommage au Hollywood de la fin des années 1960 porté par Leonardo DiCaprio, Brad Pitt et Margot Robbie. Une oeuvre qui reprend toutes les obsessions du cinéaste, mais de façon plus lente, douce et optimiste que ce qu'il a pu créer par le passé. On ne le contredira pas : Première a adoré cet "autoportrait de petit garçon qui se rêvait cow-boy, justicier et sauveteur d’actrices" : "Once upon a time... in Hollywood sera donc le premier Tarantino désenchanté depuis Jackie Brown, jusqu’ici son film le moins aimé, car le moins aimable – et le moins marrant. Le cinéaste a fait triompher les filles de Boulevard de la mort et Kill Bill, les commandos juifs d’Inglourious Basterds, les esclaves cuir de Django Unchained, il a même fait semblant d’en tirer une théorie sur la revanche des vaincus de l’Histoire, mais c’était de la blague, des clins d’oeil, des bals costumés. Once upon a time... in Hollywood est un requiem. D’où l’effort maniaque de reconstitution, comme si on y était, comme si tout était encore là, tel quel, lieux, rêves, gens, passé, futur.  (...) Son Il était une fois... est un voyage astral, un rêve cotonneux à hauteur de l’enfant qu’il était quand il a entendu le récit des Manson Murders à la radio, à l’heure du petit déjeuner, le matin du 9 août 1969. Il avait alors 6 ans et demi. Il vivait dans la banlieue sud de Los Angeles, se rêvait redresseur de torts et sauveteur de starlettes en détresse, comme on croit au Père Noël, et c’est cette sensation d’innocence à laquelle son film rend hommage."


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Et son pire film, alors ? Son point de vue n'a pas changé depuis 2015, quand il affirmait : "Mon pire film, c'est clairement Boulevard de la Mort. Ça ne veut pas dire qu'il est mauvais, simplement que c'est le moins bon." En 2020, il précisait sa pensée dans Empire, expliquant à propos de cette oeuvre de 2007, à voir dans la foulée avec Planète Terreur, de Robert Rodriguez : "Je crois que Robert et moi, on pensait que les gens s'y connaissaient mieux en double programme, qu'ils comprendraient d'emblée ce type de programmation. Mais non. Ils n'ont pas suivi. Pas du tout. Une fois devant Grindhouse (c'est le nom de ces deux films combinés, ndlr), ils n'avaient aucune idée de ce qu'ils étaient en train de regarder. Cela ne signifiait rien pour eux, ce qu'on était en train de fabriquer. C'est un bon exemple pour illustrer ces fois où on essaye d'être trop cool (sous-entendu "mais qu'on se plante" : il utilise l'expression "too cool to school", en VO)."


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