Le festival du film de Sundance est le grand rendez-vous du cinéma indé américain dans lequel est censée régner une certaine liberté - dans lequel, en gros, sexe, drogue et alcool sont autorisés. On attend donc chaque année le choc du festival et en 2013, il aurait pu venir de James Franco, dont le goût de la provoc n'est plus à démontrer. Si sa réflexion sur la représentation du sexe et le malaise que provoque la sexualité homo chez les hétéros n'est pas passé complètement inaperçue, le choc est venu d'où on ne l'attendait pas.Dans Kill Your Darlings, Daniel Radcliffe incarne Allen Ginsberg, le sulfureux poète fondateur de la Beat Generation. On y voit l'ex petit magicien à poil, être initié à l'alcool et aux drogues, se faire faire une fellation (par un homme) dans une bibliothèque et rouler des pelles à Dane DeHaan qui interprète son mentor. Selon le Huffington Post, le public de Sundance serait ressorti ébranlé de la projection - et les fans d'Harry Potter auront du mal à s'en remettre. Avec ce drame qui revisite les origines de la Beat Generation de manière "caricaturale" selon The Playlist, Daniel Radcliffe a au moins tiré un trait sur son enfance à Poudlard.De son côté, James Franco s'est fait une spécialité de surprendre et provoquer. C'est sans doute pour cette raison que son nouveau film, Interior. Leather Bar, n'a fait que soulever quelques sourcils. Projet hybride censé être la tentative de reconstitution des 40 minutes de La Chasse de William Friedkin coupées au montage pour passer la censure de l'époque, il devait logiquement faire sensation ou du moins débat - les 40 minutes en question étant vraisemblablement des scènes explicites dans un club SM gay. Pourtant, très peu de scènes graphiques sont montrées, Franco passant plus de temps à filmer les discussions autour du projet de reconstitution que la reconstitution elle-même. Indiewire qualifie ce projet hybride de "documentaire conventionnel sur le caractère flou de l'identité sexuelle dans la société contemporaine".Accompagné de Travis Mathews, auteur de films et documentaires centrés sur l'homosexualité masculine, et d'acteurs pornos, James Franco se filme, un peu, en train de réaliser les scènes manquantes du thriller de Friedkin (qui suivait Al Pacino en flic infiltré dans le milieu gay SM), mais surtout backstage, discutant de la difficulté de le faire. Un film méta donc, d'un acteur-cinéaste qui filme un acteur-cinéaste tentant de recréer des scènes d'un film et partageant ses réflexions sur la sexualité et sa représentation. Ce dont rend assez bien compte la bande annonce :