Dans la chaleur de la nuit de Norman Jewison
Mirisch Company/ Solaris Distribution

Arte programme une soirée spéciale Sidney Poitier.

La 7e chaîne rediffusera ce soir Dans la chaleur de la nuit, un polar devenu un classique du cinéma américain. Réalisé par Norman Jewison, il a profondément marqué le public depuis sa sortie à la fin des années 1960. Puis son acteur principal sera toujours à l'honneur, via Sidney Poitier : Le révolutionnaire d'Hollywood, un documentaire inédit signé Katja Runge, qui est déjà visible gratuitement en replay sur Arte.TV. Un an après sa disparition, ce portrait complet revient sur sa carrière impressionnante, ainsi que sur ses engagement politiques.

Pour patienter jusqu'à cette belle soirée ciné, voici trois chose à savoir sur Dans la chaleur de la nuit.

Mort de Sidney Poitier, le premier acteur noir sacré aux Oscars

Un tournage délocalisé

Sorti en 1967, Dans la chaleur de la nuit met en scène Virgil Tibbs, un policier noir, qui se retrouve impliqué dans une enquête sur un meurtre au cœur d’une petite ville du Mississipi où le racisme fait des ravages. Norman Jewison qui vient de connaître le premier grand succès de sa carrière grâce au Kid de Cincinnati incarné par Steve McQueen adapte ici – avec le concours de Stirling Silliphant, le futur scénariste de La Tour infernale – le roman éponyme de John Ball paru deux ans plus tôt. Dans la chaleur de la nuit s’inscrit donc pleinement dans son époque car l’adoption de la loi sur les droits civiques censés mettre fin à la ségrégation raciale aux Etats- Unis ne remonte qu’à 1964. Le sujet était d’ailleurs si brûlant que le tournage a été délocalisé dans l'Illinois et le Tennessee, pour des raisons de sécurité car les acteurs noirs n'étaient alors pas forcément les bienvenus au Mississipi où se déroule l’action. Pour dénoncer la discrimination raciale toujours en cours, Sidney Poitier n’hésita évidemment pas à incarner Tibbs, trois ans après avoir été le premier noir américain à remporter l'Oscar du Meilleur acteur en 1964 pour Le Lys des champs. Et sa prestation lui vaudra des nominations aux BAFTA et aux Golden Globes

 

Un monteur nommé Al Ashby

Pour Dans la chaleur de la nuit, Norman Jewison a pris soin de particulièrement bien s’entourer. On retrouve ainsi Quincy Jones à la tête de la bande- originale, son ami Ray Charles comme interprète de la chanson- titre et au montage, un certain Al Ashby qui fera ses premiers pas de réalisateur trois ans plus tard avec Le Propriétaire et signera ensuite notamment Harold et Maude, Le Retour et Bienvenue Mister Chance. Ashby avait auparavant œuvré au montage du Kid de Cincinnati et le fera une nouvelle fois pour L’Affaire Thomas Crown du même Norman Jewison.

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Des prix et des suites

En 1968, Dans la chaleur de la nuit va marquer l’histoire des Oscars en devenant le premier film américain interdit aux moins de treize ans à obtenir la statuette du meilleur film, triomphant de concurrents aussi redoutables que Bonnie et Clyde d’Arthur Penn et Le Lauréat de Mike Nichols. Et le film de Norwan Jewison va repartir de la soirée avec pas moins de 4 autres récompenses : acteur (Rod Steiger), adaptation, montage et mixage son. Fort de cette pluie de trophées, le film connaîtra deux suites dans lesquelles Sidney Poitier reprendra son rôle : Appelez- moi Monsieur Tibbs de Gordon Douglas en 1970 et L’Organisation de Don Medford l’année suivante. Dans la chaleur de la nuit sera même décliné en série de 1988 à 1994 pour NBC et CBS (diffusée en France par TF1) avec aux commandes de l’adaptation, James Lee Barrett, le scénariste des Bérets verts. Howard E. Rollins, l’un des interprètes de Ragtime de Milos Forman, y reprenait le rôle créé par Sidney Poitier.