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Ca raconte quoi ? Une histoire d'héritage qui tourne mal, au coeur de la vieille Europe. Le gérant d'un hôtel et son groom vont se lancer dans une aventure à 200 à l'heure pour retrouver un tableau volé, entre le Grand Budapest Hotel, une prison, un monastère en montagne... Le tout rendant hommage à l'oeuvre de Stefan Zweig. Rien que ça !

C’est avec qui ? Tout le monde. Prenez votre souffle, c'est parti : Ralph Fiennes, Tilda Swinton, Willem Dafoe, Jeff Goldblum, Saoirse Ronan, Jude Law, Harvey Keitel, Edward Norton, Bill Murray, Léa Seydoux, Jason Schwartzman, Tom Wilkinson, Mathieu Amalric, F. Murray Abraham, Adrien Brody...

Nominations : 9, ce qui fait qu'il est en tête cette année, à égalité avec Birdman. Meilleur film, meilleur réalisateur pour Wes Anderson, meilleur scénario original pour Wes Anderson et Hugo Guiness, meilleure photo pour Robert D. Yeoman, meilleur montage pour Barney Pilling, meilleurs décors pour Adam Stockhausen et Anna Pinnock, meilleurs costumes pour Milena Canonero, meilleur maquillage pour Frances Hannon et Mark Coulier et meilleure bande originale pour Alexandre Desplat.

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Pourquoi fallait le voir ? Parce qu'il est encore plus "andersonien" que tous les films de Wes Anderson : tout y est symétrique, coloré, les personnages sont fantasques et les situations complètement farelues, les réflexions sur le temps qui passe et la transmission, chères au réalisateur, sont bien là et il retrouve aussi de nombreux acteurs fidèles. Avec un petit quelque chose d'inédit. Un humour noir, des références au sexe et une violence encore jamais vus chez Wes, un côté "BD" qui lui permet d'être plus méchant que d'habitude avec ses (anti)héros, des petits nouveaux qui s'imiscient à la perfection dans son univers, Ralph Fiennes, Jeff Goldblum et Willem Dafoe en tête, ainsi qu'une révélation, Tony Revolori dans le rôle de Zero, qui contrebalance l'excentricité de son mentor en semblant toujours mi-concentré, mi-étonné. The Grand Budapest a su conquérir à la fois les fans de longue date du style particulier du réalisateur et ceux qui étaient passé à côté. Seuls les lecteurs de Zweig ne s'y retrouvent peut-être pas tout à fait, l'humour du film prenant souvent le pas sur ses réflexions dramatiques.

Ca repart avec quoi ? Pas mal de prix secondaires. L'esthétique de The Grand Budapest Hotel est si tape à l'oeil que le long-métrage a des chances de repartir avec les statuettes du maquillage, des décors et des costumes. Pas la photo, qui reviendra sans doute à Emmanuel Lubezki pour Birdman. Alexandre Desplat pourrait enfin recevoir l'Oscar de la meilleure BO. Il a été nommé 8 fois depuis 2007, dont deux fois cette année (pour Imitation Game en plus de ce projet). Le montage survolté du film pourrait lui aussi être récompensé, à moins que les membres de l'académie ne préfèrent la construction exceptionnelle de Boyhood ? Du côté du scénario, la concurrence est rude (Boyhood et Foxcatcher sont en face notamment), mais Wes Anderson a un coup d'avance depuis qu'il a été honoré par les scénaristes des Writers Guild Awards. Et il ne faut pas oublier qu'il a jusqu'ici été nommé aux Oscars principalement pour ses scripts, celles de La Famille Tenenbaum et Moonrise Kingdom

Il est intéressant de noter qu'aucun acteur n'a été nommé, malgré la pléiade de stars au casting. Dans les catégories principales, The Grand Budapest Hotel fait encore figure d'outsider. Il pourrait créer la surprise, mais le match a plutôt l'air de se jouer entre Birdman et Boyhood. Aura-t-il au moins le prix du meilleur réalisateur ? Ce serait une manière de récompenser au passage son univers tout entier, mais face à Richard Linklater et Alejandro Gonzalez Inarritu, rien n'est joué.

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Bande-annonce de The Grand Budapest Hotel :

 

Oscars 2015 : quelles sont les chances d’Une merveilleuse histoire du temps ?