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PHOTOS - Seydoux/Kechiche, Cotillard/Dridi et les plus gros clashes de l'Histoire

Léa Seydoux et Abdellatif Kechiche au temps de l'amour, au Festival de Cannes, en mai 2013.

Sandrine Bonnaire et Maurice Pialat

En 1983, <strong>Maurice Pialat</strong> réalise <strong>A nos amours</strong>, un film très fortement autobiographique mais paradoxalement très improvisé sur le tournage, pour lequel il enrôle une jeune femme de 16 ans, novice dans le métier, pour qui il réécrit le rôle principal, fasciné par sa <em>"présence"</em> et son physique intrigant: <strong>Sandrine Bonnaire</strong>.Le tournage sera chaotique, <strong>Pialat</strong> est bourru, un artiste entier, et ne fait aucun compromis, offrant à <strong>Bonnaire</strong> un rôle culte, mais en même temps, une première expérience cauchemardesque, tant le tournage est tendu et le cinéaste à fleur de peau. Habité par son projet, <strong>Pialat</strong> dessine en filigranes une relation père (<strong>Pialat</strong>)-fille (<strong>Bonnaire</strong>) d?une violence inouïe, poussant l?actrice jusqu?à la rupture, comme elle s?en rappelle en ces termes : <em>"La violence venait d'elle-même. Elle s'amplifiait de prise en prise. Dans la scène où mon frère me bat, au bout de plusieurs prises j'avais vraiment mal, alors je répondais avec d'autant plus de force."</em>Mais cette histoire n?empêchera pas le film de devenir mythique, d?obtenir le César du meilleur film pour <strong>Maurice Pialat</strong> et celui du meilleur espoir féminin pour <strong>Sandrine Bonnaire</strong>, et de voir les deux artistes se retrouver quelques années plus tard pour <strong>Sous le Soleil de Satan</strong> et <strong>Police</strong>, et <strong>Sandrine</strong> de déclarer à la mort du réalisateur : <em>"Le cinéma de Maurice me manquera et l'homme encore plus"</em>. Tout est bien qui finit bien.

Isabelle Adjani et Andrzej Zulawski

Autre querelle mythique opposant un réalisateur à son actrice, celle survenue lors du tournage de <strong>Possession</strong>, entre le cinéaste <strong>Andrzej Zulawski</strong> et la comédienne <strong>Isabelle Adjani</strong>.En plein divorce d'avec sa première femme, <strong>Zulawski</strong> voit ce projet comme un exutoire (il se passera d'ailleurs la même chose lors de son deuxième divorce, avec <strong>Sophie Marceau</strong>, qui débouchera sur <strong>La Fidélité</strong>). Récit de la passion dévastatrice d?un couple, ce film est un tour de forces pour les acteurs qui sont poussés au bout d?eux-mêmes par le cinéaste, et notamment <strong>Isabelle Adjani</strong> (alors femme de <strong>Bruno Nuytten</strong>, chef op' du film), qui déclarera plus tard : <em>"Je dois à la "mystique" d'Andrzej Zulawski de m'avoir révélé des choses que je ne voudrais jamais avoir découvertes... Possession, c'était un film infaisable, et ce que j'ai fait dans ce film était tout aussi infaisable. Pourtant, je l'ai fait et ce qui s'est passé sur ce film m'a coûté tellement cher... Malgré tous les prix, tous les honneurs qui me sont revenus, jamais plus un traumatisme comme celui-là, même pas... en cauchemar !"</em> Tout est mal qui finit mal.

Alfred Hitchcock et Tippi Hedren

Le cinéaste <strong>Alfred Hitchcock</strong> vouait une véritable passion aux femmes. De préférence fines, élégantes, pulpeuses, blondes et glaciales. Ainsi, <strong>Janet Leigh</strong>, <strong>Kim Novak</strong>, <strong>Grace Kelly</strong>, ou <strong>Tippi Hedren</strong> se sont succédées avec succès devant sa caméra. Mais cette dernière en aura fait les frais plus d'une fois, devenant le véritable bouc-émissaire des névroses et des désirs du génial réalisateur.Choisie pour jouer dans <strong>Marnie</strong> et dans <strong>Les Oiseaux</strong> (en remplacement de <strong>Grace Kelly</strong> atterrie sur le Rocher), la mère de <strong>Melanie Griffith</strong> gardera à tout jamais en mémoire le harcèlement ininterrompu dont elle fut l?objet de la part de <strong>Hitch</strong>.Ainsi, sur le tournage des <strong>Oiseaux</strong>, <strong>Hitchcock</strong> instaura une ambiance de terreur qui traumatisera à jamais la jolie blonde, allant jusqu?à déclarer récemment que <strong>Hitchcock</strong> était <em>"un personnage très triste"</em>, avant d?ajouter : <em>"On parle d?un esprit brillant, qui était d?un génie hors du commun, maléfique, et déviant, au point d?en être dangereux, parce qu?il pouvait avoir un effet imprévisible sur certaines personnes"</em>, et de conclure : <em>"Si les lois sur le harcèlement existaient à l?époque, je serais une femme riche aujourd?hui."</em>? No comment.

Bernardo Bertolucci et Maria Schneider

Le cinéaste italien <strong>Bernardo Bertolucci</strong>, actuel président de la 70e Mostra de Venise, n?y est pas non plus allé avec le dos de la cuillère lors de sa collaboration avec <strong>Maria Schneider</strong> pour <strong>Le Dernier Tango à Paris</strong>.Décédée il y a deux ans, celle qui avait seulement 19 ans lorsqu?elle incarna l?amante de <strong>Marlon Brando</strong> (48 ans à l?époque) dans le chef-d??uvre bertoluccien, était au c?ur d?une spirale médiatique féroce lors de la sortie du sulfureux film, dans lequel elle passe son temps nu avec <strong>Brando</strong>. La fameuse scène du beurre (pour faciliter la sodomie) achevant d?apporter le côté cul(te) et provoc' à l?ensemble. L?actrice s?en souviendra en ces termes : <em>"Je me suis sentie violentée. Oui, mes larmes étaient vraies.</em> <em>J?étais jeune, innocente, je ne comprenais pas ce que je faisais. Aujourd?hui, je refuserais. Tout ce tapage autour de moi m?a déboussolée."</em>Traumatisée par ce tournage et l'accueil du film, <strong>Maria</strong> confiera plusieurs années après qu?elle était tombée dans la drogue à cause du traumatisme et de la pression qui avait suivi, afin d'oublier l'acharnement médiatique, en y perdant sept ans de sa vie.Au moment de la mort de l?actrice, décédée en 2011 à l'âge de 58 ans, le réalisateur transalpin confia : <em>"Sa mort est arrivée trop tôt. Avant que je ne puisse l?embrasser tendrement, lui dire que je me sentais lié à elle comme au premier jour, et, au moins pour une fois, lui demander pardon"</em>, avant d?ajouter : <em>"Maria m?accusait d?avoir volé sa jeunesse et aujourd?hui seulement je me demande si ce n?était pas en partie vrai. En réalité, elle était trop jeune pour pouvoir soutenir l?impact qu?a eu le succès imprévisible et brutal du film. Marlon s?était réfugié dans sa vie privée impénétrable et tout le poids de la promotion du film est retombé sur Maria."</em>

Marion Cotillard et Karim Dridi

A l'instar de <strong>Léa Seydoux</strong> et <strong>Abdellatif Kechiche</strong>, une autre légendaire embrouille entre une star et un réalisateur a eu lieu bien après le tournage du film qui les réunissait : entre le réalisateur <strong>Karim Dridi</strong> et la comédienne française <strong>Marion Cotillard</strong>. Forte de ses multiples récompenses pour <strong>La Môme</strong>, de ses projets à foison à Hollywood et de sa nouvelle histoire d?amour avec <strong>Guillaume Canet</strong>, la jolie brune avait décidé de tourner <strong>Le Dernier Vol</strong> et y voyait l?occasion rêvée de tourner avec son homme.Si l?idée était bonne et l?envie légitime, le résultat final ne sera pas du tout du goût de <strong>Marion</strong> qui critiquera ouvertement, et avec des mots très durs, le film dans les médias plusieurs mois après sa sortie. La star avait en effet déclaré qu?il s?agissait du tournage <em>"le plus épouvantable de sa carrière"</em> : <em>"J'ai passé deux mois dans le désert à vouloir tuer le réalisateur qui était très mauvais et qui n'avait aucune idée de ce qu'on faisait là"</em>. Pour justifier son jeu "approximatif", la jolie brune avait alors confié : <em>"Si je ne crois pas en un réalisateur, si je ne l'aime pas, je serai mauvaise"</em>. Ou comment bien cracher dans la soupe.Ce à quoi <strong>Karim Dridi</strong> avait rétorqué quelques temps après, au moment de la sortie de <strong>The Dark Knight Rises</strong> : <em>"Pourquoi Marion Cotillard n'a-t-elle pas dit ce qu'elle avait sur le c?ur à la sortie du film en 2009 ? Quand je l'entends aujourd'hui dire qu'elle ne peut pas être bonne quand elle n'aime pas le réalisateur, je suis sidéré. Si elle n'est pas pro, alors qu'elle rende le chèque de 1 million de dollars pour les huit semaines de tournage qu'on lui a donné"</em>, avant d?envoyer une ultime pique à <strong>Marion</strong> en référence à son ultime scène dans le dernier chapitre de Batman : <em>"Il faudra aussi qu'elle apprenne à mourir."</em> Bim !

A moins que vous ne viviez sur Mars, vous n’avez pas pu passer à côté de la promotion chaotique et surréaliste (ou très bien orchestrée, c'est selon) de La Vie d’Adèle, durant laquelle tous les protagonistes de la Palme d’Or 2013 se sont tirés dans les pattes.En effet, les deux stars du film – Léa Seydoux et Adèle Exarchopoulos (qui ont fait le mois dernier la couverture du magazine Première) – ont carrément parlé d’humiliation à l’évocation du tournage, revenant notamment sur les scènes de sexe insupportables à tourner, en réponse à quoi Abdellatif Kechiche avait lâché un déjà mythique : "Si Léa n'était pas née dans le coton elle n'aurait jamais dit ça". Ambiance.Mais ces "explications" post-tournage (et visiblement post-trauma pour les deux comédiennes) ne sont pas des cas isolés. Nombreuses en effet sont les embrouilles - pour ne pas utiliser de termes plus violents - ayant opposé des cinéastes à leurs actrices (muses ?), car selon certains, on ne peut pas créer sans passion. Et la passion amène toutes sortes d’émotions extrêmes, de l’amour à la haine.Retour sur les cinq "relations" réalisateur/actrice les plus chaotiques de l'Histoire.La vie d'Adèle : retour sur toutes les polémiques d'un film événement