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Critique de l'épisode 2 de la saison 2 de la série Better Call Saul, "Cobbler". Spoilers potentiels.

Après des débuts à contre-courant réussis, la saison 2 de la série Better Call Saul revient cette semaine avec un épisode qui met son héros, Jimmy McGill, devant le fait accompli. Notre avis (moyennant quelques spoilers) sur ce deuxième épisode.

Jimmy McGill, nouvel espoir du barreau ? Chacun sait que cela ne va pas durer. Mais pour l'heure, l'avocat est en état de grâce. Jusqu'à ce qu'une poignée d'aléas se dressent sur la voie royale qui s'offrait à lui...

Au tempo ouaté des premiers instants de cette saison 2 s'ensuit un deuxième épisode où Jimmy McGill (Bob Odenkirk) est contraint de sortir de sa bulle à mesure que vont se rappeler à lui de vieilles connaissances... dont son frère Chuck (Michael McKean, formidable) qui doit, ironiquement, franchir une étape similaire. Prétendument électrosensible, l'avocat cofondateur du cabinet HHM était resté cloîtré chez lui lors de la première saison, dépendant des bons soins de Jimmy. L'an dernier, Better Call Saul s'était attachée à décrire des liens fraternels forts entre les deux hommes que la divergence de points de vue aura contraint à l'éloignement (Chuck parce qu'il exècre Jimmy dans sa façon d'emprunter des chemins de traverse à la limite de la légalité pour réussir et Jimmy pour exister autrement, hors de l'ombre de son frère). La saison 2 est bien partie pour continuer de travailler au corps cette thématique et, en la matière, l'épisode 2 met la barre haute. Réalisé par Terry McDonough (l'homme qui a mis en scène la première apparition du personnage de Bob Odenkirk du temps de la saison 2 de Breaking Bad), « Cobbler » recèle de belles séquences où griefs et réprobations se ressentent sans dialogues, les crispations se révélant dans les (très) gros plans et la profondeur de champs de scènes rares mais puissantes.

L'autre belle partition concerne Mike Ehrmantraut (Jonathan Banks), pour l'instant cantonné à quelques apparitions. Son parcours attend de croiser à nouveau celui de l'avocat, qui se retrouve pris en tenailles entre ses nouvelles opportunités de carrière et le souvenir grisant des arnaques d'hier qui vont le conduire à devenir l'homme que l'on connaît : c'est comme ça qu'en l'espace d'une scène, Jimmy n'a jamais autant ressemblé à Saul Goodman. Quasi-irréprochable, il manque pourtant peut-être à cet épisode l'amorce d'autres enjeux qui viendraient prendre Jimmy en défaut ailleurs que dans son cercle de proches. Le retour de Nacho Varga (présent dès le premier épisode) est peut-être un signe, timide, pour l'instant des péripéties à venir.

 

Better Call Saul saison 2. Un nouvel épisode chaque mardi sur Netflix.