the bite
CBS Studios

Invitée d'honneur du festival Séries Mania 2021, l'actrice nous parle de sa nouvelle série, The Bite, mais aussi de la nouvelle création de Julian Fellowes, The Gilded Age, et bien sûr de The Good Fight.

Vous avez collaboré avec Robert et Michelle King une nouvelle fois pour The Bite (inédit en France), présentée cette semaine à Séries Mania, une série où le COVID finit par transformer les gens en zombies ! Comment est-ce que ce projet fou est né ?
Audra McDonald : Je travaille avec les King depuis pas mal d'années. Depuis que Liz, mon personnage dans The Good Fight, est apparue pour la première fois dans The Good Wife. Pendant la pandémie, en plein confinement, ils m'ont appelé pour me présenter cette idée complètement folle. On a fait un petit test sur zoom. On a filmé une séquence de 10 minutes qu'ils ont éditée. On a vu qu'on pouvait faire en sorte que ça marche. Alors on a décidé de monter cette série sur le COVID, avec des techniciens et des acteurs de la scène new-yorkaise. Des travailleurs de Broadway qui étaient au chômage à cause de la crise depuis des mois, et qui étaient carrément en train de perdre leur assurance santé à cause de tout ça. On a pu ainsi les faire bosser...

Il y a eu aspect cathartique, pour vous, de parler ainsi du COVID dans une série, de manière aussi loufoque ?
Oui parce qu'on a pu rebosser, filmer à New York, et bien sûr parler de la crise directement. Et puis on tournait pendant la période tendue des élections (américaines) et de l'insurrection du 6 janvier au Capitole qui a suivi. Le monde était en train de s'effondrer autour de nous. Alors pouvoir hurler, crier contre le virus, trancher des bras ou planter des couteaux dans des cerveaux, ça a grandement contribué à ma santé mentale...



La saison 5 de The Good Fight est diffusée en ce moment aux USA (prochainement sur Amazon en France). Mais tellement de départs ont émaillé la série ces dernières années. Vous avez le sentiment qu'elle touche à sa fin ?
Non pas du tout. Parce que Robert et Michelle King ont encore tellement de choses à dire sur le monde qui nous entoure. Il faut se souvenir que quand The Good Fight a commencé à tourner sa première saison, c'était juste avant l'élection de Donald Trump. On pensait tous qu'Hillary Clinton allait gagner. Et puis finalement, c'est Trump qui est passé, alors Robert et Michelle ont dû très rapidement changer leur fusil d'épaule. Ils ont su ajuster la série. Ils ont changé le sens du show. Ils ont ce talent pour suivre le Zeigeist, la tendance du monde, et changer l'histoire en fonction. Alors même quand Delroy Lindo et Cush Jumbo ont décidé de partir, je n'ai pas eu peur une seconde. On n'est pas du tout à la fin de The Good Fight. Je sais que les King vont continuer à suivre ce chemin et commenter le monde à leur manière.

On vous verra prochainement dans The Gilded Age, la nouvelle série historique du créateur de Downton Abbey. A quoi ça va ressembler ?
Ce qui est dingue, c'est que je vais y retrouver Christine Baranski. Si ça se trouve, c'est elle qui me fait embaucher partout secrètement (rires). En tout cas, ce sera une très belle série d'époque, très juste, sur cette période de l'histoire de New York (dans les années 1880, NDLR). D'habitude, la communauté noire est largement effacée de cette histoire-là. Il y a même des gens incultes qui s'agacent en disant qu'il n'y avait pas de noirs à cette époque. C'est hallucinant. La communauté noire a toujours été là (rires). Ce qui est formidable, c'est que Julian Fellowes a su inclure la culture et l'histoire afro-américaine dans le New York de cette époque. Alors j'ai très hâte que le monde découvre ce sublime drama en costumes. Comme il a découvert l'Angleterre du début du XXe Siècle dans Downton Abbey, The Gilded Age montrera un autre pan de l'histoire, comment des cultures différentes se sont heurtées et se sont mixées dans la superbe ville de New York. Mais c'est encore tout frais... On a fini le tournage il y a deux mois seulement.