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Ce soir, Ava DuVernay nous renvoie dans un moment d'histoire des droits civiques aux États-Unis, Hayao Miyazaki s'envole au-dessus des nuages et Paul Thomas Anderson célèbre la littérature de Thomas Pynchon.

Selma d'Ava DuVernay


La lutte historique du Dr Martin Luther King pour garantir le droit de vote à tous les citoyens.Une dangereuse et terrifiante campagne qui s’est achevée par une longue marche, depuis la ville de Selma jusqu’à celle de Montgomery, en Alabama, et qui a conduit le président Jonhson à signer la loi sur le droit de vote en 1965.

Moment emblématique de la lutte des droits civiques des communautés noires américaines, les marches de Selma menées par Martin Luther King sont au cœur du quatrième long-métrage e la réalisatrice Ava DuVernay, révélée par ce film et première réalisatrice afro-américaine nommée pour un Golden Globe grâce à ce film. Devant sa caméra, David Oyelowo ressuscite le pasteur MLK dans un film qui, dans son académique, reste toutefois très efficace dans son message comme l'écrivait Première à l'époque : "Si l’on regrette que le film ne soit pas réalisé par un metteur en scène directeur d’acteurs plus tordu (Oliver Stone, au hasard), il faut reconnaître à Ava DuVernay une science impeccable du découpage et de la dramaturgie qui se manifeste lors des séquences de marche où la tension entre manifestants et forces de l’ordre atteint son paroxysme. La cinéaste, qui a aussi le sens de l’histoire passée et présente (impossible de ne pas penser aux récentes émeutes de Ferguson), nous rappelle à point nommé que la lutte pour les droits fondamentaux fait inévitablement coïncider traumatisme général, destin(s) individuel(s) et aspirations populaires". Selma décrocha quatre nominations aux Golden Globes et deux aux Oscars, alors que la chanson principale de sa bande-son, Glory de John Legend et Common, accumula les récompenses.

Selma est diffusé ce soir à 21h sur Canal+.

Porco Rosso de Hayao Miyazaki


Entre les deux guerres mondiales, en Italie. Marco (Porco Rosso), est un aventurier solitaire habitant une île de l'Adriatique, volant au secours de ceux qui sont en difficulté, à bord de son hydravion rouge...

Réalisateur passionné depuis ses débuts par les airs et les machines volantes, Hayao Miyazaki signait avec Porco Rosso en 1992 un conte résolument anti-guerre, à travers l'histoire d'un pilote d'hydravion bon samaritain à tête de cochon. Malgré son apparente légèreté, le film évoque l'absurdité des conflits avec toute la poésie que l'on connaît à Miyazaki, le tout teinté de références à l'histoire et à la culture italienne des années 1920. Gros succès au box-office japonais, le film avait reçu en 1993 le Cristal du long-métrage au Festival international du film d'animation d'Annecy.

Porco Rosso est diffusé ce soir à 20h55 sur Chérie 25.

Inherent Vice de Paul Thomas Anderson


L'ex-petite amie du détective privé Doc Sportello surgit un beau jour, en lui racontant qu'elle est tombée amoureuse d'un promoteur immobilier milliardaire : elle craint que l'épouse de ce dernier et son amant ne conspirent tous les deux pour faire interner le milliardaire… Mais ce n'est pas si simple… C'est la toute fin des psychédéliques années 60, et la paranoïa règne en maître. Doc sait bien que, tout comme "trip" ou "démentiel", "amour" est l'un de ces mots galvaudés à force d'être utilisés – sauf que celui-là n'attire que les ennuis.  On croise dans cet univers des surfeurs défoncés, des prostituées, des toxicos, des rockers, un usurier assassin, des flics du LAPD, un joueur de saxo infiltré, et le mystérieux "Croc d'Or" qui, visiblement, est un dispositif d'évasion fiscale mis au point par une bande de dentistes…

Roman culte, considéré comme beaucoup de ceux de son auteur comme inadaptable au cinéma, Vice caché de Thomas Pynchon (Inherent Vice en VO) arrivait pourtant sur les écrans de cinéma l'an dernier grâce à Paul Thomas Anderson. À cette occasion, il reforme son association avec Joaquin Phoenix, héros de son Master deux ans plus tôt. Aussi décalé et indéfinissable que mélancolique, Inherent Vice, nommé deux fois aux derniers Oscars, est un pari et un tour de force réussi selon Première : "Beaucoup moins funky que ne le laissait supposer la bande-annonce, "Inherent Vice" est aussi drôle que Phoenix peut l’être. Marrant, oui, tordu et absurde, mais surtout bizarre et embarrassant. Et toujours un peu triste quand même. […] Quel que soit le bout par lequel vous tentez de l’attraper, "Inherent Vice" ne vous secouera jamais autant que si vous l’envisagez comme une love story ultime. L’histoire de deux grands enfants perdus dans une époque qu’ils ne reconnaissent plus".

Inherent Vice est diffusé ce soir à 20h50 sur Canal+ Cinéma.