A Bas Bruit

Pour qu’existe à l’écran le scénario qu’elle ne parvient pas à tourner, la réalisatrice le met entre les mains d’une comédienne unique. Nathalie Richard lit et porte donc ce texte étrange, décalé, qui dit la fascination d’une femme pour une autre, le rapport à la vie, à la mort, au corps, à la création. Des images naissent. D’autres nous sont imposées. Tenant du reportage (un boeuf à l’abattoir) ou du home movie (une amoureuse dont la mort est imminente), ces visions cassent le fil ténu sur lequel l’actrice danse telle une équilibriste. L’objet reste insolite et osé.

Pour Nathalie Richard, cela a dû constituer une expérience inoubliable, une occasion rêvée. Pour nous, c’est opaque. On salue l’audace, mais cela reste un exercice de style, aussi exigeant fût-il.

Un huis clos de la création, radical et conceptuel certes, mais souvent passionnant tant le travail de captation de la caméra (...) est en fusion parfaite avec celui de Nathalie Richard.

Judith Abitbol met en place un dispositif audacieux, qui risque cependant de tenir le spectateur à l'écart.