Toutes les critiques de ACAB (All Cops Are Bastards)

Les critiques de Première

  1. Première
    par Gérard Delorme

    ACAB (pour All Cops Are Bastards) raconte avec une franchise brutale la vie d’une unité de CRS tout en essayant de montrer comment des êtres humains peuvent exercer
    un métier aussi sordide et ingrat. Pour un salaire de misère, ils servent de tampon entre les citoyens et les institutions, absorbant toute la haine et la colère d’une société sous pression. Pour se préserver, les CRS font preuve entre eux d’une solidarité à toute épreuve, mais aussi à double tranchant : comme dans un gang, quiconque manque de loyauté est exclu. L’idéologie est également un soutien, comme le signifie ouvertement le plus dur d’entre eux, joué par Pierfrancesco Favino, l’un des piliers de Romanzo criminale. L’iconographie mussolinienne dont il s’entoure, son discours xénophobe et ses méthodes le rapprochent de ses ennemis néonazis. La seule différence, c’est que les flics sont
    du côté de la loi. Si les personnages sont fictifs, la plupart des événements décrits dans le film sont inspirés de faits réels et s’enchaînent comme une série de matches qui sont
    autant d’occasions pour chaque camp de se venger : meurtre d’un inspecteur, « exécution » sommaire d’un violeur roumain par un flic, mort d’un supporter de foot sous les coups d’un policier. En se gardant de tout jugement subjectif, ACAB décrit une société italienne rongée par la haine. La mauvaise nouvelle, c’est qu’elle ressemble en tout point au reste de l’Europe.

Les critiques de la Presse

  1. Le Parisien
    par Hubert Lizé

    Avec ses héros à la fois attachants et dérangeants, "A.C.A.B." a l'étoffe d'un grand film d'action et d'une réflexion intelligente sur le fascisme ordinaire.

  2. Ecran Large
    par Sandy Gillet

    Que l’on aurait aimé voir cela à Cannes 2012 en lieu et place du foireux Reality honteusement primé. Voilà un jeune cinéma transalpin à la caméra sèche et nerveuse, aux propos polémiques et pour le coup ancrés dans une réalité beaucoup moins risible.

  3. Le JDD
    par Jean-Pierre Lacomme

    Stefano Solima signe un film coup de poing mais volontairement ambigu (...) Si ACAB est aussi réussi, c'est que la forme est à la hauteur du fond. A la sécheresse de l'écriture répond la nervosité de la réalisation (...) Même pour son premier film sur grand écran, Stefano Solima à déjà du métier.

  4. Le Monde
    par Jean-François Rauger

    "A.C.A.B" adopte la structure attrayante d'une oeuvre à la psychologie simple, fonctionnant selon les règles d'un spectaculaire un brin vulgaire mais efficace. De ce point de vue, l'usage de la musique y est particulièrement complaisant. Mais les qualités du film sont dans ses défauts, justement.

  5. Télérama
    par Jérémie Couston

    De l'incandescence de la bande son (...) à celle des scènes d'affrontements entre CRS et ultras, filmés au plus près de l'action, le film crépite sans relâche (...). Ce voyage au bout du fascisme ordinaire n'appelle pas à l'insurrection mais tente, avec les atours du cinéma d'action, de réveiller les consciences.

  6. A voir à lire
    par Camille Lugan

    Avec un courage certain, le projet même du film pose en filigrane une question de morale, dont l’absence de réponse a pu causer en France des dégâts politiques et sociaux : comment comprendre les phénomènes d’extrémisme, sans pour autant les cautionner ? Regarder en face, n’est-ce pas déjà participer ?

  7. Nouvel Obs
    par Bernard Achour

    (...) voilà assurément le thriller choral le plus maîtrisé qu’on ait vu depuis « Romanzo criminale ». L’ennui, c’est que l’épopée de ces flics italiens confrontés à l’ultraviolence urbaine, à l’indifférence des politiciens et à la lâcheté de leur hiérarchie, dégage un fumet propre à intoxiquer la conscience démocratique, comme si tous les jeunes (mention spéciale aux fans de football) et l’intégralité de la population immigrée formaient un magma indistinct à « karcheriser » sans autre forme de procès ou presque. Soit un cocktail de patriotisme et de xénophobie un peu moins infâme que les thèses du Front national (les héros n’ont pas l’air très fiérots de ce qu’ils font), mais à peine plus nuancé que certains propos de notre chère Droite populaire.

  8. Télé 7 jours
    par Philippe Ross

    Cette plongée ultra-réaliste dans le quotidien de trois CRS italiens (...) est parfois teintée d'ambiguïté. Qu'importe (...), ce brûlot politiquement incorrect en dit long sur les dérives de nos sociétés modernes.

  9. L'Express
    par Christophe Carrière

    L'âpreté du propos contraste avec la majesté de la mise en scène. Fort et stressant à la fois.

  10. StudioCiné Live
    par Laurent Djian

    Une plongée saisissante d'effroi dans le quotidien de CRS italiens qui manque de jugement.

  11. Critikat.com
    par Benoît Smith

    Derrière ses grands airs d’introspection d’une institution contestée, ACAB ne découvre rien, ne cherche rien, sinon à assurer un spectacle qui rassurerait chacun sur son bon droit. Sa complaisance invite même à s’interroger sur son degré de complicité avec les pires errements de ses personnages : les récurrentes confrontations avec les étrangers (« a casa nostra », « chez nous », antienne des racistes et quasi-leitmotiv du film), mais surtout leur tentation d’un fascisme républicain qui ne dit pas son nom.

  12. Libération
    par Bruno Icher

    Ce portrait de la société italienne déliquescente serait simplement convenu s'il ne contenait pas un enchaînement logique très discutable.

  13. Les Inrocks
    par Romain Blondeau

    "A.C.A.B. (All Cops Are Bastards)", un putassier portrait de flics antiémeutes aux manières très contestables, tente de renouer avec l'esprit incorrect qui animait, par exemple, le cinéma d'Umberto Lenzi (...). Vain et grossier, daté et fier de ses petites provocs.