Agathe Cléry

Une Normande raciste devient noire. Elle perd son job et son mec, mais devient la reine des dance-floors. Spécialiste ès films méchants, Chatiliez semble avoir perdu son mordant. Non seulement les dialogues sont indignes de lui (« Je suis dans une merde noire ! – C’est le cas de le dire... », ha, ha !), mais la mise en scène de cette comédie musicale ringarde ressemble à s’y méprendre aux pubs Eram qu’il tournait dans les années 80.

(...) C'est une comédie, happy-end compris, avec rédemption au bout de la route. Les scènes musicales amusent avec ce caractère pince-sans-rire qu'avaient déjà la pubs Eram qui firent connaitre Chatiliez. Curieusement, ces scènes sont aussi la limite de l'entreprise: le parti pris artistique qui consiste à fustiger le racisme sur un air sautillant de Fred Astaire, débarrasse d'un seul coup le propos de la teneur caustique voulue.

En dépit des numéros de danse tordants, le déroulé du film patine vite. Quant à la fin tellement politiquement correcte, elle frise l'incorrection.

Facilités, intrigue et rythme un peu poussifs : en dépit de ces handicaps, le spectacle fait sourire ici et là, en grande partie grâce à Valérie Lemercier (et à sa parodie de Michael Jackson), et parce que quelques répliques font mouche.

C'est juste une romance à l'eau de rose, de la part d'un cinéaste adepte du poil à gratter qui a oublié sa verve vitriolée.

Seules la prestation souvent époustouflante de Valérie Lemercier (...) et la réalisation fonctionnelle soignée de Chatiliez retiennent notre attention.

S'attaquer à une raciste c'est drôle (...) Alors pourquoi Agathe Cléry n'est pas drôle? (...) Une satire molle (...) Des chansons nulles (...) Un maquillage bizarre (...) Une intrigue prévisible (...)

On rêve de ce que Valérie Lemercier, drolatique et talentueuse, aurait pu faire de cette fable si le consensus n'avait pas été de mise.

Partant sans doute de bons sentiments, le réalisateur veut dénoncer le racisme en nous faisant rire avec une comédie sentimentale servie par un casting brillant. Malheureusement, son scénario est si lourd, si prévisible et si maladroit qu'on en est gêné. Mais là où le film devient pathétique, c'est dans son ambition d'être aussi une comédie musicale.

(...) deux heures de comédie parfois péniblement musicale (...). Le film aurait peut-être été plus drôle si l'enjeu de la couleur de peau pour le personnage principal avait été plus décisif,...

Ce happy end industriel est une première dans la filmographie d'Etienne Chatiliez. Et tellement tarte que Valérie Lemercier pourrait en faire un sketch (...)

Ratage total. Moins parce qu'Agathe Cléry est, en soi, un très mauvais film, un pur ratage industriel (il l'est de bout en bout, rien ne marche, l'écriture est faible, la mise en scène inexistante, les parties chantées catastrophiques), que parce que sa matière sembler constituer une aubaine pour le cinéma de Chatiliez.