Toutes les critiques de La vie d'artiste

Les critiques de Première

  1. Première
    par Didier Roth-Bettoni

    L'intelligence de cette comédie désabusée écrite avec beaucoup de finesse? Mettre les personnages face à eux-mêmes. Les obliger à se poser la question de leur intégrité et de la force de leur désir. Leur faire apercevoir l'autre côté du miroir aux alouettes du succès et la façon de le traverser. La vie d'artiste effleure avec une jolie légèreté, sans jamais tomber dans la facilité, toutes ces questions qui touchent la majorité des artistes. Ceux qui tentent de s'épanouir loins des lumières des sunlights.

Les critiques de la Presse

  1. Avec les désillusions d’une actrice has been, d’un écrivain raté et d’une chanteuse en galère, il y avait de quoi sombrer dans le pathos et la compassion gnangnan. Marc Fitoussi évite brillamment l’écueil en insufflant à son film chorale un cynisme et un humour cinglant. Servie par une brochette d’acteurs impeccables La vie d’artiste traite de la quête de la célébrité sur un ton doux amer et très proche. Cette proximité réveille de vieilles envies enfouies en chacun de nous. Et en sortant de la projection il n’est pas impossible que vous repreniez vos cours de chant, de théâtre ou ce vieux manuscrit abandonné depuis des années…

  2. Télérama
    par Frédéric Strauss

    Le film gagne en intérêt quand, sans renoncer à la tendresse qu’il a pour ses personnages, Marc Fitoussi pointe le ridicule de leur entêtement, drôle de mélange de prétention, de naïveté et de masochisme.

  3. Le JDD
    par Danielle Attali

    Marc Fitoussi croise trois histoires et trois personnages qui se frôlent sans se rencontrer. Il les plonge dans des situations impossibles, drôles et tragiques à la fois, qui engendreront espoirs, quiproquos et renoncement. Les trois acteurs, excellents, défendent des dialogues qui font souvent mouche, et si certaines scènes paraissent artificielles, d'autres sont en revanche irrésistibles.

  4. Elle
    par Helena Villovitch

    Dans cette comédie à la française un peu déprimée en ce début de millénaire, trois personnages font tout ce qu'ils peuvent pour changer de vie. En attendant, ils distribuent des tracts en costume d'hippopotame, tentent de transmettre l'art du commentaire composé à leurs élèves et doublent les héroïnes de mangas de leur voix la plus sexy. Ca vous fait rire? Nous aussi.

  5. Télé 7 jours
    par Viviane PESCHEUX

    Ce premier film voyage entre espoirs et désillusions, tendresse et cruauté. Les dialogues sont savoureux, les situations cocasses et les comédiens impeccables.

  6. Pariscope
    par Virginie Gaucher

    Alice, comédienne, double des dessins animés japonais mais rêve de se voir sur un écran, Bertrand enseigne le français dans un lycée et peine à écrire son deuxième roman; Cora n’a qu’une ambition à l’heure de la « Star Ac » devenir la Barbara d’aujourd’hui. Tout commence avec « C’est extra » de Léo Ferré; et effectivement, c’est extra de rencontrer ces personnages pour lesquels la grande aventure c’est « tintin » comme dit la chanson. Mais tous nous touchent avec leurs ambitions, leurs envies si humaines. Servit par une remarquable interprétation ce film devient un merveilleux rendez-vous avec une étonnante troupe d’acteurs. Ils sont poignants tous et toutes confrontés au «principe de réalité», acceptant avec sagesse leurs sorts. Ferré chantait aussi sa « Vie d’artiste »: « Et nos soirées sans cinéma, et mon succès qui ne vient pas,(…). Tu vois je n'ai rien oublié dans ce bilan triste à pleurer qui constate notre faillite. » Marc Fitoussi, transforme cette « faillite » en émouvants moments de vie et de cinéma.

  7. Paris Match
    par Christine Haas

    Le récit fait la part-belle aux personnages, dotés de formidables défauts (cruauté, lâcheté, mesquinerie) et incarnés de façon jubilatoire par un beau trio de comédiens fantasistes. Entre espoir et désillusions, cette comédie rend hommage à la vie d'artiste avec une tendresse qui fait oublier ses imperfections.

  8. Fluctuat

    Malgré sa retenue, La Vie d'artiste, comédie douce-amère sur la quête de la gloire et le statut incertain de l'artiste, est plutôt séduisante. Elle est surtout bien servie par un trio de comédiens attachants qui atténue la froideur mécanique d'une écriture trop précise.
    - Exprimez-vous sur le forum La Vie d'artisteDepuis la disparition de Robert Altman, le cinéma français se met au film choral : Ma place au soleil, Fragile, Le héros de la famille... Dans un genre souvent guetté par la prétention, Ma vie d'artiste a déjà cet avantage : il ne donne pas l'impression d'en faire trop. Au contraire, de sa retenue et de son humour discret émane un charme certain qui le rend bien sympathique.Sans être à la rue, les trois aspirants artistes de Marc Fitoussi en sont à peu près au même point que Léo Ferré dans sa chanson éponyme (Et mon succès qui ne vient pas, Et notre pitance incertaine. Tu vois je n'ai rien oublié, Dans ce bilan triste à pleurer, Qui constate notre faillite…) : très loin de leurs rêves. Cora (Emilie Dequenne) chante C'est extra dans un karaoké triste. Alice (Sandrine Kiberlain) double des mangas japonais en attendant un vrai rôle et Bertrand (Denis Podalydès), prof par défaut, peine à finir son deuxième roman.Sont-ils des artistes ? Eux-mêmes n'en sont pas vraiment sûrs, puisque, aujourd'hui, seule une reconnaissance de masse (Star'Ac etc.) stéréotypée, et souvent vulgaire, semble justifier cette appellation. Avec délicatesse, Marc Fitoussi montre que l'absence de reconnaissance altère la perception qu'ils ont de leur propre expression artistique. Malgré leur évidente sincérité, ils sont gagnés pas le doute et en oublient les raisons profondes de leur motivation. Gangrénés par la superficialité du monde qui les entoure, leur comportement n'est pas toujours recommandable et leur art peut devenir triste et superficiel.Ces idées sont finement traduites par une écriture très sûre. Remarquable en tous points, celle-ci se distingue également en parvenant à conter, sans rupture, trois histoires entremêlées qui s'approchent sans jamais se rencontrer. Fluide et équilibrée, elle réussit la gageure de ne jamais donner la sensation d'assister à trois courts-métrages dissociés. La contrepartie de cette très grande précision, bien servie par une mise en scène sobre, est d'enfermer les personnages dans des scènes dignes d'un mécanisme d'horlogerie. Précise et minutieuse, chacune fonctionne très bien, mais ne laisse aucune liberté aux personnages. A ce niveau, le choix des comédiens, des « premiers-seconds » rôles sympathiques, s'avère fort judicieux. L'intransigeance d'Emilie Dequenne, l'ironie cassante de Sandrine Kiberlain ou la vanité de Denis Podalydès sont autant de défauts inattendus qui humanisent leur personnage sans altérer le capital sympathie dont ils disposent. En révélant ces pans de personnalité peu agréables, l'étau dans lequel l'écriture les avait enfermés se desserre quelque peu.Rien de révolutionnaire pourtant, dans cette comédie douce-amère, plutôt fine, dont la tiédeur peut agacer. Seule surprise, ces trois destins qui permettent à l'auteur d'embrasser un large panorama des vicissitudes des milieux artistiques, ne convergent pas vers le final attendu d'un film choral. Car la vie d'artiste, avec ou sans Ferré, c'est avant tout la solitude.La Vie d'artiste
    De Marc Fitoussi
    Avec Emilie Dequenne, Sandrine Kiberlain, Denis Podalydès
    Illus. © Haut et Court
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