Le réalisateur Martin Brest raconte la genèse de la comédie culte de 1984.
La carrière de Martin Brest s'est arrêtée net, il y a 20 ans, après Gigli (Amours troubles en VF), le film qui a permis à Ben Affleck et Jennifer Lopez de se rencontrer et qui demeure l'un des pires flops de l'histoire d'Hollywood. Vivant reclus depuis, le réalisateur reste l'une des icônes de la comédie d'action des années 1980, grâce notamment à deux films : Le Flic de Beverly Hills et Midnight Run. Retrouvé par Variety, il revient aujourd'hui sur le développement du hit qui a fait d'Eddie Murphy une superstar. Et il révèle qu'à l'origine, une autre vedette bien plus installée devait tenir le premier rôle :
"Au départ, c'était Stallone qui devait être Le Flic de Beverly Hills. Moi, je venais de me faire virer du tournage de WarGames (qu'il a réalisé pendant trois semaines avant d'être remplacé par John Badham). Je traversais une période personnelle très sombre. Je sentais que ma carrière naissante était déjà terminée. Et les producteurs - Don Simpson et Jerry Bruckheimer - voulaient que je fasse ce film avec Sylvester Stallone. Pour une raison quelconque, alors que personne d'autre dans l'industrie ne voulait de moi, ils m'ont vraiment courtisé ! J'ai d'abord refusé, mais parce qu'ils n'arrêtaient pas de me harceler, j'ai décidé de faire ça à pile ou face ! J'ai lancé la pièce et c'est tombé sur face et j'étais terrifié... mais je me suis engagé à le faire avec Sylvester Stallone en tant que personnage d'Axel Foley".
Évidemment, Le Flic de Beverly Hills aurait été largement différent, mais Martin Brest explique qu'il avait en tête, à ce moment là, de faire "quelque chose avec Stallone que personne n'avait jamais vu auparavant. Il y avait des éléments comiques, cette histoire d'un poisson hors de son étang. Mais Stallone voulait écrire plus un drame d'action pur et simple. Or, ce n'est pas la direction que souhaitait prendre le studio... Il a donc pris son script et en a fait Cobra (sorti en 1986). On a donc dû changer notre fusil d'épaule et signer Eddie Murphy quelques semaines avant le tournage. La talent naturel d'Eddie et les thématiques et le ton, tout ça combiné, c'était parfait. Et nous avons restructuré toute l'histoire en quelques semaines et on a écrit la suite au fur et à mesure de la production..."
Le Flic de Beverly Hills a généré 300 millions de dollars de recettes mondiales et a permis à Martin Brest de relancer sa carrière (il fera Drôles d'espions puis Midnight Run dans la foulée). Et il avoue aujourd'hui qu'il ne s'attendait pas à un tel hit intemporel :
"Non et d'ailleurs, quand nous avons choisi Eddie Murphy pour le rôle, il a fallu convaincre les patrons du studio Paramount, qui avaient une certaine inquiétude quant à savoir s'il pouvait porter un film sur ses épaules. Car il était alors considéré comme un second rôle. Pour moi, c'était une évidence. Dès que j'ai vu 48 Heures (le film de 1982) et cette scène où Eddie est dans le bar et utilise le badge de Nick Nolte, je me suis dit qu'il devait avoir son propre film. Rien qu'avec la scène du bar, on avait un film à part entière. Nous ne savions même pas le film que nous allions faire avec Le Flic de Beverly Hills, trois semaines avant le tournage, mais une fois que nous avons signé Eddie, cela a tout changé."
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