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Création Arte portée par Jonathan Lambert, cette série aussi folle que drôle va certainement secouer le jury du Festival.

On se demande bien comment réagira Damon Lindelof, le showrunner de Lost et The Leftovers, devant Kim Kong, véritable Ovni de la sélection officielle, dont il est d'ailleurs le seul représentant français.

Une histoire improbable - qui n'est pas sans rappeler, par certains aspects, l'étonnant The Interview de Seth Rogen et Evan Golberg - qui suit les aventures de Mathieu Stannis, un réalisateur de blockbusters français, kidnappé par un dictateur asiatique, pour tourner un improbable film à sa gloire : une adaptation de King Kong, dont il a lui même écrit le scénario.

Dans cet univers extrêmiste et presque irréel, le spectateur suit avec jubilation le face à face entre un Jonathan Lambert surprenant et un tyran plus fou que nature. Drôle, barrée, mais parfaitement structurée, Kim Kong s'impose au fil des trois épisodes, comme une ode à la création.

Se moquant d'abord des gros films de commande, à la Luc Besson, la série porte un regard intéressant sur le malaise d'une génération de cinéastes, en quête d'épanouissement artistique. Comment créer sous la contrainte ? C'est le thème central de ce conte initiatique gentiment loufoque, qui s'amuse ensuite joyeusement avec la folie d'un régime dictatorial "no limit".

Essais de missile, coup de sang du leader suprême, culte de la personnalité poussé à son maximum, embrigadement absolu d'une population entièrement dévouée à son "commander"... Kim Kong est une pure comédie de situation politique, aux répliques parfaitement calibrées, mais qui sait aussi toucher le spectateur, en réussissant à donner de l'épaisseur à chaque personnage, grâce à des seconds rôles impeccables.

Les trois épisodes de cette mini-série, attendue prochainement sur Arte, étaient proposés en avant-première, hier soir, aux spectateurs de Séries Mania et devant toute l'équipe de Kim Kong, emmenée par Jonathan Lambert. Alors Damon Lindelof et ses camarades du jury auront-ils été séduits par la farce ?