Notre-Dame : La Part du Feu
Netflix

L’incendie de Notre-Dame de 2019 version mini-série Netflix : le résultat est un chaotique départ de feu, qui s’éparpille dans tous les sens.

"Je préfère ça à une tour de quinze étages avec des familles et des enfants." Quand le général des pompiers joué par Roschdy Zem (impérial) dit ça en apprenant que la cathédrale est en feu, on se dit que c’est gagné : que la mini-série Notre-Dame, la part du feu en six épisodes - qui sort ce mercredi sur Netflix - jouera la realpolitik face à la version trop spectaculaire et grandiloquente de Notre-Dame brûle de Jean-Jacques Annaud.



Mais, très vite, changement de braquet : la série devient un inattendu remake de Taken avec Simon Abkarian qui casse des gueules à la recherche de sa fille, junkie et prostituée, dans l’underground parisien. L’incendie devient le point de départ d’une série d’arcs narratifs oscillant entre caricature (la journaliste de BFM qui se découvre une morale) et n’importe quoi (il y a une sous-intrigue sur un migrant ouvrier- artiste peintre-médecin à la recherche du sosie de sa femme jouée par Zineb Triki du Bureau des légendes – on n’invente rien !). On aime autant que quiconque voir Abkarian – déjà dans Pigalle, la nuit, autre série de l’auteur Hervé Hadmar, dont La Part du feu est une sorte de prolongement – maltraiter des racketteurs en retournant leurs armes contre eux (un pistolet à clous, ce qui donne cette réplique délicieuse : « La prochaine fois, prends un marteau, connard ! »), mais l’ensemble évoque plus un best of des trucs scénaristiques issus de l’école « création originale Canal+ » qu’une oeuvre cohérente et inspirée. 

Difficile de faire de l’incendie de Notre-Dame, décidément plus symbolique que réellement dramatique, l’inspiration d’un Chernobyl à la française. La preuve.