Simone Veil

Déportée pendant la Seconde Guerre mondiale, Simone Veil s'est illustrée en politique. Elle est notamment à l'origine de la loi qui porte son nom qui légalise l'avortement en France.Née le 13 juillet 1927 à Nice, Simone Jacob, devenue Simone Veil en se mariant à Antoine Veil en 1946, est la benjamine d'une fratrie de quatre enfants. Issue d'une famille juive non pratiquante, elle voit se détériorer la situation familiale pendant la Seconde Guerre mondiale. Après la signature de l'Armistice en juin 1940 et la mise en place de règles strictes à l'égard des Juifs qui doivent désormais se déclarer aux autorités, le père architecte de Simone Veil perd son travail. L'enfer du camp de concentrationA 16 ans, l'adolescente qui se fait appeler Simone Jacquier est arrêtée à Nice puis emmenée au quartier général allemand de la ville. Un sort que subit également le reste de la famille. Alors que son père et son frère sont envoyés en Lituanie, Simone part pour le camp de Drancy. Deux semaines après son arrestation, elle est envoyée, avec sa soeur Madeleine et sa mère, dans le camp d'extermination d'Auschwitz-Birkenau. Sur les conseils d'un prisonnier, elle affirme être majeure pour échapper à la mort. Tatouée avec le numéro d'immatriculation 78651, elle est contrainte aux travaux forcés puis envoyée au camp de Bobrek et enfin Bergen-Belsen. Un camp libéré par les soldats britanniques en avril 1945. Simone et Madeleine s'en sortent vivantes mais marquées à vie. Leur mère n'a pas eu cette chance et a succombé au typhus en mars 1945. La soeur aînée de Simone Veil, Denise, résistante, est la troisième et dernière survivante de la famille.Une loi controverséeAprès des études à la faculté de droit et à l'Institut de Sciences-Politiques entamées en 1945, à son retour en France, elle passe le concours de la magistrature en 1956 et entre au Ministère de la Justice. Elle commence sa carrière politique à la mort de Georges Pompidou. Après l'élection de Valéry Giscard D'Estaing, elle est nommée par Jacques Chirac, alors premier ministre, ministre de la Santé. Chargée de faire voter la loi légalisant l'avortement, elle subit de violentes attaques, tant de la part d'hommes politiques que de la part de militants d'extrême-droite et d'opposants au projet. Elle marque les esprits avec son discours prononcé le 26 novembre 1974 devant les députés. La loi est finalement adoptée le 29 novembre 1974, au terme de plusieurs jours de débat. Elle entre en vigueur en janvier 1975.De la politique à l'Académie françaiseEn juillet 1979, elle quitte son poste de ministre pour devenir députée européenne. Un rôle qu'elle joue jusqu'en mars 1993 avant de retrouver une place au sein du gouvernement. De mars 1993 à mai 1995, elle officie comme Ministre des Affaires Sociales, de la Santé et de la Ville. Membre du Conseil Constitutionnel de 1998 à 2007, elle se retire peu à peu de la vie politique. En octobre 2007, elle sort son autobiographie Une vie. Un an plus tard, en novembre 2008, elle est élue à l'Académie Française où elle est reçue en 2010.Vie privéeMariée en 1946 à Antoine Veil, décédé en avril 2013, elle donne naissance à trois enfants : Jean, Claude-Nicolas et Pierre-François.