Toutes les critiques de Amants super-héroïques

Les critiques de Première

  1. Première
    par Thierry Chèze

    Réalisateur de Perfetti Sconosciuti que Fred Cavayé a remaké avec Le Jeu, Paolo Gevonese se déploie cette fois- ci sur le terrain de la comédie romantique en disséquant l’histoire d’un couple – lui, prof de physique pour qui la vie n’est que la résultante d’une formule mathématique ; elle, dessinatrice de BD aussi impulsive qu’anticonformiste – de sa rencontre fortuite un soir de pluie aux hauts et bas qui vont rythmer leur relation, entre ruptures et réconciliations qu’on peut croire à chaque fois définitives. L’exercice n’a évidemment rien d’inédit mais le charme opère. Grâce à la complicité joueuse qui unit son duo de comédiens, Alessandro Borghi (le Luigi Tenco du Dalida de Lisa Azuelos) et Jasmine Trinca (dont on découvrait la semaine dernière son premier film de réalisatrice, Marcel !), comédienne romanesque en diable mais aussi à une construction en flashbacks et flashforwards qui bordélise le récit à bon escient et le sort des clous en suscitant l’attention soutenue du spectateur que nous sommes pour suivre ce feu d’artifice de péripéties. Amants super- héroïques questionne la relation entre hasard et destin et plus largement ce qui au fond fait couple. Le désir ou non d’enfant ? Des caractères proches ou au contraire totalement dissemblables donc complémentaires ? L’entrée en matière est piquante, la dernière ligne droite déchirante. Dommage qu’entre les deux, Gevonese tire à la ligne, créant un ventre mou où les situations ont tendance à se répéter et faire du surplace. Sa durée – bien trop longue – de 2 heures finit par jouer contre le film