Toutes les critiques de Blood Diamond

Les critiques de Première

  1. Première
    par Gérard Delorme

    Dans la lignée de Constant gardener et Lord of war, Blood diamond s’appuie sur une formule hollywoodienne éprouvée (le film d’aventures africaines), pour porter à la connaissance du grand public un fait historique récent: le lien entre l’exploitation des diamants en Afrique et la guerre civile. (…) L’interprétation de premier ordre fait oublier les stéréotypes liés aux personnages : dans le rôle de l’aventurier cynique, Leo di Caprio montre ce qu’on attendait depuis longtemps : à 31 ans, il est devenu adulte. (…). Jennifer Connelly est toujours parfaite, et presque un peu trop pour les camps de réfugiés. (…)Autrement, pour un film hollywoodien, c’est le haut du panier.

  2. Première
    par Gael Golhen

    Un petit film sympa pour le week end ? Dans le genre joyeux et rigolo, Blood Diamond parle des enfants soldats, des diamants de sang qui financent les massacres africains et des milliers de réfugiés parqués dans les camps sierra-léonais… Revenez : Zwick (à qui l’on doit le sous-estimé Dernier Samouraï) fusionne aventure et engagement avec brio. Derrière l'ironie, la « coolitude » de Léo et les péripéties se cache un pamphlet rageur et Blood Diamond sensibilise finalement mieux qu’une campagne UNICEF. Zwick parle de divertissement ? On dira que Blood Diamond est « affreusement divertissant ».

  3. Première
    par Jean-François Morisse

    Une aventure haletante. Ce périple sur la piste des trafiquants de diamants fascine. Grâce aux acteurs en général et à Di Caprio en particulier comme souvent très juste. Grâce au rythme imprimé à l’ensemble. Grâce au sujet qui ne laisse pas indifférent et à cette peinture d’une Afrique violente et sanglante. C’est d’ailleurs sur ce dernier point qu’on peut raisonnablement s’interroger : cette vision de l’Afrique n’est-elle pas clairement réductrice ? Reste qu’au-delà du débat, Blood Diamond devrait assurément passionner.

Les critiques de la Presse

  1. Des diamants de sang. Le sang, c’est tout ce qui reste à l’Afrique maintenant qu’elle n’a plus de larmes. L’œil aussi sec que le cœur, Archer le trafiquant est brillamment interprété par un Leonardo DiCaprio méconnaissable. Salaud jusqu’au bout, son cynisme fait froid dans le dos et rappelle qu’un sursaut de bonté ne rattrape pas une vie de crimes. À ses côtés, Djimon Hounsou risque tout pour arracher son fils aux révolutionnaires. Cette dépendance mêlée de haine et d’incompréhension qui lie les deux hommes est le parfait symbole des relations entre l’Afrique et les pays développés. Il est tout de même regrettable qu’un film qui vise à dénoncer la corruption des plus hauts placés présente l’armée gouvernementale comme une victime.

  2. Télé 7 jours
    par Philippe Ross

    Edward Zwick cisèle ici un grand film d’aventures haletant, poignant et engagé. Avec un Leonardo Di Caprio époustouflant (…) ce pur joyau devrait briller à la prochaine cérémonie des Oscar.

  3. Pariscope
    par Virginie Gaucher

    Un film d’action et de divertissement donc qui dénonce avec brutalité les exactions des uns (les milices) et des autres (les mercenaires blancs) contre la population civile, les tortures, le sort odieux fait aux enfants soldats, les manœuvres des puissances occidentales pour exploiter au mieux la guerre civile et tenir le marché du diamant. Un film dans la droite ligne de « The constant gardener » ou « Lord of war ».

  4. Fluctuat

    On n'attend jamais un film d'Edward Zwick et ce n'est pas avec Blood Diamond que ça changera. Bourré de faux parti pris et de simili radicalité, son dernier film accumule les consensus idéologiques au service d'une hygiène de la pensée d'autant plus ambiguë qu'elle semble inattaquable.
    - Vos impressions : Forum Blood DiamondIl faut toujours se méfier des bonnes intentions, surtout au cinéma. Bien souvent, elles dissimulent un discours dont la volonté réside davantage dans leur principe que leur cause ou nécessité. On ne s'étonne pas ainsi de voir Edward Zwick s'emparer du conflit sanglant ayant eu lieu en Sierra Leone durant les années 90. Cette violente guerre civile où furent massacrés des villages entiers pour le prix de quelques diamants vendus à l'étranger. Pas de surprise, parce que Zwick est un abonné des grandes causes et des fausses fresques historiques (la guerre de Sécession dans Glory ; le choc culturel façon Danse avec les loups dans le grossier Dernier Samouraï). Avec Blood Diamond, inutile donc d'espérer que notre messager hollywoodien, champion de l'entertainement mainstream et parfaitement inoffensif, se révèle un authentique subversif. Son ambition (éveiller une conscience politique et distraire en même temps), ne dépassant jamais la case «politiquement correct» dans tout ce qu'elle a de plus cliché, figée et parfois même ambiguë.Pourtant Blood Diamond nous mène pas mal en bateau, par moments il est même presque convaincant. Plongé dans un climat chaotique et d'insurrection où des enfants soldats massacrent femmes et enfants à coup de kalachnikov, on est tenté d'être séduit par certains partis pris du film. Violence brute, scènes de barbarie insoutenables, fusillades réalistes (toutefois loin des Fils de l'homme), Zwick accumule les effets documentés, il maîtrise son sujet (aidé pour beaucoup par Sorious Samura qui dans Cry Freetown avait déjà filmé de l'intérieur les évènements). Mais très vite, étourdi par ce désir de non compromis, la machine s'enraille, ça cloche quelque part. Il ne faut pas trop lui en demander, Zwick s'intéresse bien aux conséquences de cette guerre civile en tentant d'illustrer sa complexité (les causes à effets de l'exploitation de l'Afrique par l'Occident ; une certaine forme de cynisme économique dû à la globalisation ; les intérêts de chacun cherchant d'abord à sauver sa peau), mais ce qui l'intéresse est ailleurs.La motivation principale d'Edward Zwick tient dans ce qu'on pourrait appeler, la «tentation carte postale». Soit une forme d'illustration du monde maintenu à une distance suffisante où les choses ne dépasseraient pas le stade d'un rapport étranger, purement touristique. D'où un certain malaise lorsque à force de faux parti pris, Blood Diamond dérive vers ce qui finalement intéresse Zwick, la vague histoire d'amour entre Leonardo DiCaprio (ici un ex afrikaner devenu trafiquant de diamants en quête de rédemption) et Jennifer Connelly (en journaliste à la recherche d'un scoop changeant la face du monde). Entre eux deux, c'est toute la rhétorique du film qui s'articule. L'un comme la conscience maudite d'un Occident voulant expier ses pêchés post colonialistes, l'autre comme un regard étranger pouvant aider ce monde à s'en sortir grâce aux médias, censés réveiller la conscience coupable d'un Occident maintenu dans le mensonge.Et si Zwick tend à casser son schéma avec un point de vue de l'intérieur par le personnage de Djimon Hounsou (un pêcheur tentant de sauver sa famille et son fils enlevé par les miliciens à la recherche d'un diamant derrière lequel cours aussi DiCaprio), personne n'est dupe, il tient presque de l'alibi, du prétexte idéologique. Son histoire (quoique importante) intéresse moins Zwick que celle de DiCaprio. Elle lui sert de couverture, comme un guide assurant l'authenticité du spectacle, sorte de témoin du réel par lequel on s'imprègnerait des tensions et des atrocités de la guerre. Mais là encore, c'est la hauteur qui compte, et à une fausse altérité se substitue vite une forme de paternalisme et de distance piège. Ainsi, au pseudo réalisme et à la cause d'un homme se confrontent vite les couchés de soleil, la nature luxuriante, la belle lumière et l'amour, soit une illustration de magazine pour lecteur en quête de bonne conscience de soi et de paysages rassurants, malgré l'horreur, alors moins effrayante.Ainsi, les miliciens écoutent peut-être du rap et se donne des noms américains (ambiguïté), l'endoctrinement des enfants soldats passe certes par la drogue et l'alcool (ça triche pas), mais le film ne cesse malgré tout de s'envelopper d'intentions aussi irréprochables que leur naïveté finit par rendre l'aspect documentaire accessoire. Quant au discours, engoncé dans ses archétypes faussement responsables (typique d'une Amérique déboussolée cherchant à se racheter une image), il finit par contaminer la forme, hésitante entre la romance naïve et le buddy movie où les différences sont autant de conjugaison que de simili découvertes de l'autre. Chaque velléité politique est donc nulle d'emblée, et le moindre parti pris de mise en scène (DiCaprio tirant sur des enfants, mais attention jamais dans le même plan) s'avère un mélange de fausse radicalité et de réalisme pris pour ses pires effets hérités du journalisme. Avec Blood Diamond, Zwick perpétue un certain cinéma de la conscience civique qui habilement camouflé par endroits tente de faire illusion. Mais, peinant tellement à se dégager de ses vieux réflexes, il ne cesse de faire de cette conscience une forme d'autoritarisme idéologique, sorte d'hygiène de la pensée d'autant plus perverse que sa cause semble parfaitement inattaquable.Blood diamond
    Réalisé par Edward Zwick
    Avec Leonardo DiCaprio, Jennifer Connelly, Djimon Hounsou
    Etats-Unis, 2006[Illustrations : Droits réservés Warner Bros.]
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