Titre original Kasaba
Date de sortie 16 août 2023
Durée 85 mn
Réalisé par Nuri Ceylan
Avec Mehmet Toprak , Havva Saglam , Cihat Bütün
Scénariste(s) Nuri Ceylan
Année de production 1997
Pays de production TURQUIE
Genre Drame
Couleur Noir et blanc

Synopsis

Turquie, un petit village dans les années 70. Au fil des saisons deux enfants se frottent au monde adulte à sa complexité et à sa cruauté... 

Toutes les séances de Kasaba (version restaurée)

Critiques de Kasaba (version restaurée)

  1. Première
    par Thomas Baurez

    Il est toujours intéressant de découvrir après coup les premières armes d’un cinéaste aimé. En 1999, Nuri Bilge Ceylan a déjà 40 ans lorsqu’il présente son premier long-métrage, Kasaba (La Petite ville), mais c’est avec son deuxième opus, Nuages de mai, repéré à la Berlinale en 2000, que le public international repère ce cinéaste qu’on affublera très vite de plusieurs noms d’oiseaux, au choix : Kiarostami, Tarkovski et bien-sûr Bergman dont il continue de revendiquer la filiation.

    Eté 2023, à peine remis de la découverte des Herbes sèches, le distributeur Memento a la bonne idée de proposer ce Kasaba qu’on mettra obligatoirement en regard avec son dernier chef d’œuvre en date. Et déjà, il y a cette neige qui recouvre le cadre d’un village de la campagne turque. Une neige dont la prégnance est renforcée par un noir et blanc brut. Des enfants s’amusent à faire des glissades avant de suspendre leur vol pour laisser passer « le fou ». Ce dernier, dans un mouvement chaplinesque trébuche, la caméra saisit son visage en gros plan. Le film sera vu à l’aune de cet esprit dérangé, donc, éclairé, selon les préceptes des pièces d’Anton Tchekhov (l’autre idole de Nuri Bilge Ceylan).  La première partie du film se passe dans une classe d’école où le professeur fait lire à haute voix à ses élèves, « les règles qui gouvernent la vie sociale truque… » L’action se passe dans les années soixante-dix. Ici les dialogues semblent s’évaporer dans un cadre qui tantôt s’amuse à la mettre en perspective ou les contredire. Nuri Bilge Ceylan ou l’art du détail, de la métaphore… C’est un bonhomme de neige qu’un bambin s’amuse à renverser juste après le plan d’un buste de Mustapha Kemal Atatürk, le regard mélancolique d’un âne bressonien ou encore des gouttes de pluie sur le carreau d’une fenêtre qui brouille la vision…  Le visage des enfants prennent littéralement possession d’une action qui s’accorde à la langueur d’un temps suspendu. Kasaba est un formidable film sur le regard. La beauté des compositions témoigne de l’importance d’une expressivité réhaussée par un naturalisme divin (Tarkovski, en effet). Kasaba sait aussi lover le spectateur dans une intimité magique, pour preuve, cette réunion familiale au coin du feu dans une clairière où un grand-père raconte ses faits d’arme et se perd dans un récit qui semble embrasser toute l’histoire de la Turquie. Kasaba est autant une découverte (il restait inédit en France) qu’un signe de reconnaissance (tout Ceylan est déjà là) Précipitez- vous en salles !

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