Lascars

Avec leurs casquettes, baggy et joints, ces machos rigolos sont des clichés ambulants de la hip-hop attitude – la BO est fracassante –, confrontés à des situations burlesques assez conventionnelles. Croisement entre l’univers gangsta-rap, le pur cartoon et des dialogues à la Audiard des banlieues, Lascars s’adresse à un public ciblé qui ne sera pas déçu. Quant aux partis pris formels (des personnages 2D sur fond de décors 3D photoréalistes), ils ont le mérite d’être radicaux à défaut d’être totalement convaincants.

Diffusés à la télé vision sous forme de sketches d'une minute, disponibles sur le net, ces « Lascars » réussissent haut la main leur passage au grand écran. Un style résolument cartoonesque et visuellement très riche, une belle mise en couleurs, des gags, un rythme fou bien épaulé par la musique : les aventures de ces cailleras un peu bouffons sur les bords, emmenées par un casting survolté, sonnent justes dans une banlieue pas rose mais vraiment pas morose.

Drôle, en phase avec son époque, porté par une formidable bande-son rap, Lascars est une excellente surprise dans le paysage de l'animation française, et même, plus généralement, de la comédie. Des dialogues aux décors, des acteurs à la musique (...), chaque élément du film est une réussite, et l'ensemble fonctionne au poil. Ce pur divertissement, de surcroît intelligent, permet d'oublier pendant une heure et demie la crise et les licenciements, les résultats des élections européennes... Mais certainement pas le monde qui nous entoure.