Toutes les critiques de Le Barrage

Les critiques de Première

  1. Première
    par Thomas Baurez

    Ali Cherri, est un artiste plasticien d’origine libanaise. Ce Barrage est son premier long-métrage et porte en lui des préoccupations artistiques saillantes qui l’inscrit d’emblée dans une sorte d’étrangeté souveraine. La caméra offre au regard d’immense paysages écrasés de soleil, où la présence humaine apparaît d’abord comme une incongruité. L’action se passe près d’un barrage dans le Nord du Soudan. Un homme, Maher, se retrouve quotidiennement - et en secret - devant un étrange édifice qu’il bâtit un peu plus chaque jour. La spiritualité d’un quotidien à distance des fracas du monde (à la radio, on entend le peuple soudanais se soulever) n’empêche pas les inquiétudes. Et bientôt, c’est le visage de Maher qui devient le territoire du film. Les larmes qui pointent au bord des paupières semblent plus fortes que les eaux agitées du barrage. Troublant.