Toutes les critiques de The Constant Gardener

Les critiques de Première

  1. Première
    par Gael Golhen

    Ultraréaliste, le film est d'abord une charge contre les grands groupes pharmaceutiques. Adapté du roman de John Le Carré par le scénariste de Goldeneye, The Constant Gardener est aussi un thriller à la James Bond dont l'action saute d'un continent à l'autre, et une love story envoûtante. Rachel Weisz est magnifique en fantôme qui éveille Justin à la conscience du monde tandis que Ralph Fiennes fait des merveilles avec un minimalisme tendu.

Les critiques de la Presse

  1. Fluctuat

    Les blockbusters sont passés. Maintenant qu'on a lâché les dindes et les marrons et avant de lever une coupe à l'année nouvelle, la sortie de The Constant Gardener arrive à point nommé pour nous rappeler que décidément le monde est pourri.
    Tout commence un peu trop bien pour être honnête. Les images sont très belles. Nous sommes visiblement dans un pays d'Afrique, dans une zone déserte. La lumière, fabuleuse, éclaire des paysages magnifiques striés par le vol majestueux d'oiseaux de passage, manifestement libres de leurs mouvements. Seule étrangeté, le cadre est tordu. Il montre, à l'envers, une voiture accidentée sur une piste. On ne sait ce qui s'est passé, on se dit pillage, viol, attentat : on comprend que déjà le réalisateur expose la tragédie. Le cadrage n'était pas gratuit mais sursignifiant. Originel, ce malheur est presque le moteur du film. La femme du couple qui se quittait de manière anodine à la séquence précédente est morte. Et le flash-back de commencer sans épargner aucune emphase.Diplomate britannique, lui aime le jardinage. Il a un poste très administratif au coeur de l'Afrique mais se soucie assez peu des tâches qu'il peut accomplir pour Sa Majesté. Bon ouvrier, il exécute et agit sans se poser de questions. A contrario, sa femme, Tessa, est investie dans la révolte politique au sens le plus noble du terme. La première fois qu'on la voit, elle dénonce la guerre en Irak et la faim dans le monde. Bouillante et au bord des larmes, elle se lève pour prendre la parole au milieu d'une assemblée d'étudiants qui assistent à un cours magistral donné par un spécialiste de la politique étrangère dans une grande école d'Angleterre. Face à cet homme réservé qui deviendra son mari, elle déblatère sa colère envers l'injustice. On se demande alors comment une jeune idéaliste aussi diplômée peut s'exprimer de manière si naïve. Comme l'histoire ne le dira jamais, on présume qu'il s'agit là d'un truc du scénario destiné à montrer le tempérament fougueux de l'une et à insister sur l'apparence sage et conservatrice de l'autre. Ira-t-on jusqu'à dire de ce mécanisme qu'il est un peu lourd ? Il paraît que dans le roman de John Le Carré, dont est tiré le film, la situation est très similaire... Certes, il ne s'agit que d'une séquence d'un film qui dure plus de 2h. Pourtant Fernando Mereilles - réalisateur de La Cité de Dieu - continue d'enfiler de telles perles. Il enferme chacun de ses personnages dans son rôle, mâtinant le tout d'une beauté lisse, digne des cartes postales.Peu de temps après leur première rencontre, notre couple part en Afrique. Tessa fougueuse suit son homme sage. Très vite elle se plonge dans la vie locale. Proche de la population des bidonvilles, elle connaît tout le monde par son prénom. Elle prend des nouvelles de chacun, essaie de convaincre qu'il faut utiliser des préservatifs et faire des tests de dépistage pour savoir si on est séropositif... bref, elle aime le peuple et il le lui rend bien. A mesure qu'elle vit près de lui, elle découvre des injustices et, à l'aide d'une organisation non gouvernementale, se rend compte qu'un puissant laboratoire pharmaceutique profite de la détresse de la population pour tester, dans le plus grand secret, de nouveaux médicaments. Le tout avec la protection des méchants du gouvernement britannique. Madone au service de la veuve et de l'orphelin, elle en paiera de sa vie. Sa mort réveillera son mari. Il réalisera peu à peu qu'il a été trompé par une toile de secrets.Film dénonciateur et militant, The Constant Gardener prend parfois l'allure d'une publicité pour l'action des ONG. De facto, il n'hésite pas à tirer à boulets rouges sur les puissants et les gouvernements. Manichéen voire moraliste, le film reste à la surface d'une intrigue compliquée. A la fois fiction politique et engagé, il trimballe le spectateur qui se prend pourtant parfois au jeu et aura sans doute envie de se rendre bientôt dans cette si belle Afrique.The Constant Gardener
    Un film de Fernando Meirelles
    Etats-Unis, 2004
    Durée : 2h08
    Avec Ralph Fiennes, Rachel Weisz, Danny Huston...
    Sortie salles France : 28 Décembre 2005[Illustrations : The Constant Gardener. Photos © Mars Distribution]
    Sur Flu :
    - Lire la chronique de La Cité de Dieu (Fernando Meirelles, 2002)Sur le web :
    - Consultez salles et séances sur le site Allocine.fr