Toutes les critiques de Un Nom Pour Un Autre

Les critiques de Première

  1. Première
    par Gérard Delorme

    Mira Nair s’adonne à un cinéma de bonnes intentions, qui prescrit les arts et la littérature (le fils aîné est prénommé Gogol en hommage à l’écrivain russe), mais dont la propension à simplifier frôle la mièvrerie et la caricature. On retiendra juste l’interprétation assez convaincante d’acteurs venus de Bollywood et la belle photo de Fred Elmes, ancien chef op de Lynch.

  2. Première
    par Félicien Cassan

    Après le très british Vanity Fair, la réalisatrice d’origine indienne Mira Nair revient aux sources du déracinement avec une fresque familiale d’une tiédeur éprouvante. Lente bien qu’elliptique, sa fresque distille un ennui savamment dosé, à renforts de dialogues lénifiants et de petits secrets sans grand intérêt. C’est évidemment en Inde qu’elle se révèle le plus à l’aise, laissant virevolter sa caméra au gré des mariages traditionnels, des célébrations au bord du Gange ou dans les rues de Calcutta. Aux Etats-Unis en revanche, on la sent empesée, frôlant le politiquement correct tout au long d’un film qui n’aurait demandé qu’à exploser d’avantage.

Les critiques de la Presse

  1. Elle
    par Helena Villovitch

    Inspiré du beau roman de Jhumpa Lahiri, ce film ne pouvait que traiter du sens des mots et du malentendu, du tiraillement entre la magnificence du Taj Mahal et l'attachement au pont de Brooklyn. On en ressort avec un sourire persistant.

  2. Le JDD
    par Danielle Attali

    Une adaptation ample et foisonnante du best-seller de Jhumpa Lahiri, tenue par des acteurs convaincants. Malgré quelques petites longueurs, la cinéaste livre une émouvante histoire qui parlera à tous les déracinés.

  3. Le Monde
    par Jean-François Rauger

    Comment faire lorsque l'on est né dans un pays qui n'est pas celui de ses parents et que ceux-ci tentent d'en transmettre malgré tout quelque chose ? Péripéties et émotions formatées se succèdent tranquillement autour de ce questionnement essoré. Rien de bien nouveau donc que le style passe-partout de la cinéaste fasse sortir de la banalité.

  4. Fluctuat

    On ne choisit pas sa famille ! Le cinéma indien semble l'avoir bien compris, à en voir le nombre de films traitant de ce thème. La fille contrainte à l'exil, le père bafoué dans son honneur...tous ces personnages récurrents témoignent d'une société indienne où tradition et respect des valeurs familiales semblent primer sur tout le reste. Les dernières productions cinématographiques mettent en avant une nouvelle Inde, celle qui émigre et vit principalement dans les pays anglo-saxons.
    - Exprimez-vous sur le forum Un nom pour un autreDe Joue-là comme Beckham, à La Famille Indienne et en passant par New York Masala, les réalisateurs mettent l'accent sur une génération d'Indiens aux prises de leur double-culture. L'industrie Bollywood en tête évoque en surface mais avec drôlerie, musique et couleurs les questionnements de ces expatriés. Aussi plaisants soient-ils, ces films ne font parfois que transporter l'Inde pierre par pierre à New-York ou Londres.Et c'est là qu'intervient Un Nom Pour Un Autre (The Namesake), dernière réalisation de l'Indienne Mira Nair. Adapté du best-seller de Jhumpa Lahiri, le nouveau long-métrage de la réalisatrice, dresse le portrait touchant des Ganguli, famille d'origine indienne vivant à New-York. C'est à Calcutta, alors qu'Ashima enfile les chaussures trop grandes "made in USA" de son futur époux, qu'elle signe pour sa nouvelle vie : abandon de son pays natal, de sa famille et de ses études de chant. La voilà donc à New-York l'inconnu avec un mari qu'elle connaît encore moins. Après le sentiment d'avoir fait la plus grosse erreur de sa vie, vient la réjouissance de deux enfants attendus et chéris mais trop américanisés. Là, où le cinéma bollywood aurait imaginé une rocambolesque histoire où le père déshérite son fils, le cinéma d'auteur de Nair préfère nuancer le propos. Plus désorientés que fermes, les parents Ganguli semblent non pas accepter la situation, mais avoir conscience des règles du jeu. Ici, on ne force pas les personnages à choisir entre l'une ou l'autre de leurs cultures. C'est à travers le fils aîné, Gogol, qui écoute Pearl Jam et sort avec une américaine, que l'on saisit les troubles de la double identité et que l'on suit la famille entière dans sa propre évolution. Mira Nair dépasse le simple tableau d'une famille d'immigrés indiens pour produire un film éloquent pour des générations de déracinés. Les décalages culturels sont souvent traités avec humour mais sans tomber dans le piège du gag, dont Bollywood est assez friand.Film sur la difficulté de vivre dans un pays étranger, Un Nom Pour Un Autre, a surtout comme point de départ une histoire d'amour, celle des parents, et le geste d'abandon d'Ashima. Mira Nair pose cette relation naissante comme un problème : le mariage arrangé, le départ forcé aux Etats-Unis... Alors que tout n'était que contrainte et rejet de soi (pour Ashima), le mariage arrangé se transforme en mariage d'amour. Il aura fallu qu'Ashima, femme brisée et survivante, donne de soi pour son couple, pour elle et ses enfants. Seulement il s'agit de l'unique rôle féminin d'importance. Les deux autres femmes du film, elles aussi impliquées dans des histoires d'amour, manquent de relief et de distance par rapport aux identités. L'une d'entre elles fuit, nie une partie de ce qu'elle est. Nair nous indique-t-elle par là qu'assumer l'ensemble de ses identités est primordial ? Certainement, mais dans ce film, la réalisatrice évite la leçon de morale et ne fait que poser des pistes de réflexion sur la notion d'identités. Un Nom Pour Un Autre
    Réalisé par Mira Nair
    Avec Kal Penn, Tabu, Irrfan Khan
    Sortie en salles le 28 mars 2007[Illustrations : © Fox Searchlight Pictures]
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