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Une vénérable légende devient un film d’animation épique et excitant, qui en met plein les yeux.

Dans la Chine médiévale mythique, un paysan recueille une femme-serpent amnésique et se retrouve plongé dans un conflit immémorial entre démons de tous bords. Sorti en Chine en janvier 2019, White Snake est une nouvelle adaptation d'une légende déjà adaptée de nombreuses fois sur les écrans asiatiques : s’y sont frottés de très grands noms comme Kenji Mizoguchi (dans un segment des Contes de la Lune vague après la pluie), Tsui Hark (Green Snake en 1993 avec Maggie Cheung) ou Ching Siu-tung (Le Sorcier et le Serpent blanc, avec Jet Li en 3D, le tout en 2011), sans oublier le fameux Serpent blanc animé japonais de 1958... le sujet de la légende du serpent blanc (des amants maudits sur fond de mythologie) a attiré d’immenses artistes, et cette fois, le White Snake de 2019 est co-réalisé par Ji Zhao, autrefois monteur sur The Grandmaster de Wong Kar-wai, et qui a depuis signé le délirant Nezha Reborn, sorti en 2021 sur Netflix.

Revenons à nos moutons : cette nouvelle version animée provoque une fabuleuse excitation car non seulement c'est somptueux visuellement, mais également narrativement. Le rythme du film est épique à crever, enchaînant les bastons en forme de morceaux de bravoure, chacune semblant vouloir enterrer la précédente en termes d'ampleur. Tout en donnant vie à des personnages et des décors souvent incroyables, tirant partie des ressources infinies de l’animation – par exemple ce démon-renard artisan au double visage, vivant dans un monde parallèle farci de trouvailles visuelles fabuleuses. La suite de White Snake, Green Snake, est aussi dispo sur Netflix -mais, soyez prévenus, c'est tout de même bien meilleur sur grand écran.